A l’époque de l’esclavage raciste aux Etats-Unis, il y avait ceux qui disaient qu’une telle institution devait être abolie à terme (quoi que cela signifie) mais qui refusaient de la critiquer ouvertement et d’exiger sa fin, préférant militer pour un esclavage plus « humain ».
Et il y avait ceux qui croyaient en l’abolition et refusaient d’avaliser le système esclavagiste de quelque façon que ce soit. Les premiers critiquaient les seconds, clamant que leur refus de suivre le mouvement réglementariste ne ferait que renforcer l’esclavage.
Cela vous semble familier ?
Cette citation de William Lloyd Garrison, un abolitionniste du XIXe siècle, est instructive :
C’est une profonde absurdité que de dire que l’opposition morale sérieuse, persistante et sans compromis à un système d’une immoralité sans bornes renforce ce dernier, et que le moyen d’abolir un tel système est de n’en rien dire !
William Lloyd Garrison (23 avril 1858)
Garrison était clair : si vous vous opposez à l’esclavage, vous arrêtez de participer à cette institution. Point. Vous émancipez vos esclaves. Vous rejetez l’esclavage et vous n’avez pas honte de votre opposition. Vous n’essayez pas de la cacher. Vous exprimez, de façon ouverte et sincère, mais sans violence, votre « opposition morale persistante, sans compromis », à l’esclavage, qui est « un système d’une immoralité sans bornes ».
De même, si vous croyez que l’exploitation animale est une injustice, la solution n’est pas de soutenir l’exploitation « heureuse ». La solution est de devenir végan, d’être clair sur le fait que le véganisme représente, sans équivoque, le principe moral de base, et de s’engager dans une éducation végane créative et non-violente afin de convaincre les autres de ne plus participer à un système d’une « immoralité sans bornes ».
Il aurait été absurde, au XIXe siècle, de prétendre qu’il n’y avait pas de différence entre ceux qui s’opposaient à l’esclavage et ceux qui étaient en faveur de sa réglementation. Il est aujourd’hui absurde de prétendre qu’il n’y a pas de différence entre ceux qui présentent le véganisme comme base morale claire et sans équivoque, et ceux qui promeuvent la réglementation « humaine » de l’exploitation animale et la consommation « compassionnelle », et prétendent qu’être un « omnivore consciencieux » est une « position éthique défendable ».
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Si vous n’êtes pas végan, s’il vous plaît, devenez-le. Le véganisme est une question de non-violence. C’est d’abord une question de non-violence envers les autres êtres sentients. Mais c’est aussi une question de non-violence envers la terre et envers vous-même.
Le monde est végane ! Si vous le voulez.
Gary L. Francione
Professeur, Rutgers University
©2012 Gary L. Francione