On m’a récemment invité à participer à une émission en deux parties diffusée sur la Vegan Freak Radio. À l’occasion des discussions incluses dans le section commentaires de la seconde partie de l’émission et dans celle des forums, a été soulevée la question de savoir si les défenseurs des animaux doivent se concentrer sur les activités locales et populaires, ou si le mouvement doit plutôt être contrôlé par des « dirigeants » qui fixent les objectifs du mouvement et les imposent aux activistes.
J’ai quelques idées à ce propos, que j’ai émises à l’occasion du forum de discussion et que j’aimerais partager avec vous.
À mon avis, il y deux problèmes intereliés :
Premièrement, même si certaines organisations nationales sont certes meilleures que d’autres, la plupart de ces groupes font la promotion de campagnes qui focalisent davantage sur le traitement des animaux plutôt que sur leur utilisation. C’est-à-dire qu’ils considèrent que le problème se situe principalement au niveau de la manière dont les animaux sont utilisés et non du fait même que les animaux soient utilisés. Or, tant et aussi longtemps que le traitement sera sa principale préoccupation, le mouvement tentera d’atteindre l’objectif évasif de réduire la souffrance en rendant l’exploitation plus « humaine » plutôt que d’abolir l’utilisation d’animaux en éradiquant graduellement leur statut de propriété.
Tel que je le soutiens depuis maintenant de nombreuses années, toute mesure prise à l’égard des animaux peut être considérée comme « réduisant leur souffrance ». Pourtant, ces mesures ont généralement pour but de protéger les intérêts des animaux dans la seule limite où il est économiquement avantageux de le faire et, donc, ne peuvent, d’aucune manière significative, être interprétées comme le résultat de la reconnaissance de la valeur inhérente des nonhumains. Au contraire, ces campagnes welfaristes renforcent souvent la valeur extrinsèque ou conditionnelle des animaux.