Archives de l’auteur : Gary L. Francione

Quelques réflexions à propos des organisations nationales

On m’a récemment invité à participer à une émission en deux parties diffusée sur la Vegan Freak Radio. À l’occasion des discussions incluses dans le section commentaires de la seconde partie de l’émission et dans celle des forums, a été soulevée la question de savoir si les défenseurs des animaux doivent se concentrer sur les activités locales et populaires, ou si le mouvement doit plutôt être contrôlé par des « dirigeants » qui fixent les objectifs du mouvement et les imposent aux activistes.

J’ai quelques idées à ce propos, que j’ai émises à l’occasion du forum de discussion et que j’aimerais partager avec vous.

À mon avis, il y deux problèmes intereliés :

Premièrement, même si certaines organisations nationales sont certes meilleures que d’autres, la plupart de ces groupes font la promotion de campagnes qui focalisent davantage sur le traitement des animaux plutôt que sur leur utilisation. C’est-à-dire qu’ils considèrent que le problème se situe principalement au niveau de la manière dont les animaux sont utilisés et non du fait même que les animaux soient utilisés. Or, tant et aussi longtemps que le traitement sera sa principale préoccupation, le mouvement tentera d’atteindre l’objectif évasif de réduire la souffrance en rendant l’exploitation plus « humaine » plutôt que d’abolir l’utilisation d’animaux en éradiquant graduellement leur statut de propriété.

Tel que je le soutiens depuis maintenant de nombreuses années, toute mesure prise à l’égard des animaux peut être considérée comme « réduisant leur souffrance ». Pourtant, ces mesures ont généralement pour but de protéger les intérêts des animaux dans la seule limite où il est économiquement avantageux de le faire et, donc, ne peuvent, d’aucune manière significative, être interprétées comme le résultat de la reconnaissance de la valeur inhérente des nonhumains. Au contraire, ces campagnes welfaristes renforcent souvent la valeur extrinsèque ou conditionnelle des animaux.

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SITUATION D’URGENCE AU SANCTUAIRE PEACEFUL PRAIRIE

Chers collègues :

Je n’ai pas encore visité Peaceful Prairie mais ce qu’on m’a dit jusqu’à maintenant à son propos m’a beaucoup impressionné. Contrairement à d’autres sanctuaires, il ne fait pas la promotion de cette notion insensée de viande « heureuse » et il adopte une position clairement abolitionniste. D’ici là, j’affiche l’annonce qui a été placée sur leur site aujourd’hui.

Il a besoin d’aide.
Si vous voulez répondre: cliquez ici

Le sanctuaire a toujours un URGENT besoin de fonds!

Nous aimerions informer tous nos supporters de la difficulté qu’éprouve le Peaceful Prairie Sanctuary (PPS) à se remettre de deux tempêtes de neige consécutives et de la basse température que l’hiver a apportée jusqu’à maintenant.

Grâce à un donneur anonyme, nous avons pu obtenir suffisamment de luzerne pour nourrir les chèvres, les moutons et les vaches pendant le reste de l’hiver. Par contre, le prix de la nourriture pour les porcs, poulets, canards et oies a atteint des sommets inégalés, tout comme le prix de la paille et des copeaux de pin utilisés pour leur offrir un lit sec et chaud. Les factures d’électricité ont plus que triplé.

Nos granges, clôtures et installations extérieures ont également subis d’importants dommages! Le poids des clôtures écrasées par la neige a disloqué les portes, a détruit les murs côtés nord et ouest de la grange, a arraché des pans de toit entiers et a gelé l’eau des robinets et des tuyaux souterrains.

L’effet domino de la tempête nous obligera à remplacer, à réparer et à payer pour les dommages subis pendant plusieurs des mois à venir.

Alors que les propriétaires de ranchs du Colorado ont reçu de l’aide municipale, régionale et nationale pour nourrir leur bétail et pour le maintenir en vie jusqu’à ce qu’il puisse être brutalement abattu, nous faisons tout en notre possible pour permettre aux résidants du PPS de rester en vie et de recevoir les soins appropriés en dépit des blizzards incessants et de leurs conséquences.

Nous espérons pouvoir retrouver une sorte de quasi-normalité dans les mois qui viennent, remettre sur pied nos horaires de visites et faire en sorte que le sanctuaire se remette non seulement à fonctionner normalement de nouveau, mais – grâce à votre aide – à fonctionner même mieux qu’avant.

À ceux d’entre vous qui avez généreusement aidé pendant ces temps difficiles, nous vous remercions.

À tous, s’il vous plait continuez à appuyer le sanctuaire et notre travail par vos dons déductibles d’impôt. Jusqu’à ce que nous puissions recommencer à recevoir des visiteurs au sanctuaire, vous pouvez vous adonner à une visite virtuelle en visionnant les vidéos suivants.

Si vous voulez aider, cliquez ici

Merci.

Gary L. Francione
© 2007 Gary L. Francione

« Les êtres humains vont tous mourir, eux aussi. »

Il semble que le mouvement pour la défense des animaux s’enfarge dans ses propres membres tant il s’emballe et se précipite frénétiquement, afin de se trouver dans la meilleure position pour embrasser le postérieur corporatif de Whole Foods Market et son chef de la direction, John Mackey.

Bien sûr, Whole Foods vend des tonnes de cadavres d’animaux (frais ou congelés) et des milliers de produits d’origine animale. Mais ne vous inquiétez pas, fous, les défenseurs des animaux. Il s’agit là de produits d’animaux « heureux ». Rien de moins éclairant que lorsque Peter Singer, le soi-disant « Père du mouvement pour les droits des animaux », nous dit que « Whole Foods a mis sur pied la Animal Compassion Foundation, une organisation indépendante et sans but lucratif dont la mission est « d’éduquer et de soutenir la recherche afin d’aider et d’inspirer les propriétaires de ranchs et les producteurs de viande à travers le monde à atteindre de plus hauts standards d’excellence en matière de bien-être animal tout en maintenant leur viabilité économique » (The Way We Eat : Why Our Food Choices Matter, 181) Et cela est radical, n’est-ce pas? La Animal Compassion Foundation « procurera de l’aide et inspirera » ceux qui produisent des cadavres d’animaux à améliorer la situation dans la mesure où ils peuvent maintenir un profit acceptable. En d’autres mots, nous pouvons vendre des nonhumains et faire du profit ce faisant, mais vous, les « consommateurs compatissants », pouvez dormir sur vos deux oreilles. Attendez-vous à une révolution.

Whole Foods, selon Notre Père, est une « entreprise éthique » (183), faisant partie de ce que Singer considère être l’approche des « omnivores consciencieux » dans le domaine de l’exploitation des nonhumains. Et Whole Foods promet que « les producteurs qui rencontreront ces standards volontaires seront autorisés à poser sur leurs produits une étiquette les « ‘désignant Animal Compassionate’ ». Encore une autre étiquette de viande « heureuse », pouvant entrer en compétition avec l’étiquette ‘Certified Humane Raised & Handled’ ainsi que l’étiquette ‘Freedom Foods’. Que de choix de viandes « heureuses »!

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Viande d’animaux « heureux »: un pas vers l’abolition ou une excuse permettant la consommation de produits d’origine animale?

Un article récemment paru dans le BBC News Magazine a capté mon attention. On y cite le professeur Rachael Deacon disant : « Je paye plus cher pour acheter de la nourriture santé. Je ne veux pas que les animaux soient abattus dans d’horribles conditions ou qu’ils aient une vie horrible ». Mis à part le fait que, selon madame Deacon, il est possible d’abattre d’une manière qui ne soit pas horrible, est-ce que les préoccupations de cette dame reflète le succès des défenseurs des animaux, qui font la promotion de la viande « heureuse » en tant qu’étape intermédiaire vers un monde où il y a moins de souffrance et de mort?

Non. Elle a été végétarienne pendant 10 ans mais a maintenant choisi de recommencer à manger de la viande.

Deacon est une « omnivore consciencieuse » dont l’exemple illustre bien le problème de l’approche de la viande « heureuse », approche qui domine maintenant au sein du mouvement pour la défense des animaux. Les grosses corporations en faveur du bien-être animal ont créé des étiquettes, telles que la mention Certified Humane Raised & Handled et l’étiquette Freedom Food, afin que les consommateurs se sentent plus à l’aise de manger des animaux ayant été élevés et tués de manières qui, si elles devaient être appliquées à des humains, seraient sans doute perçues comme de la torture. Les défenseurs des animaux remettent des prix aux designers d’abattoires et félicitent publiquement les chaînes de supermarchés qui vendent des produits provenant des cadavres d’animaux supposément élevés et abattus de manière « humaine » et d’autres produits d’animaux« heureux ».

Cette approche ne dirige pas les gens vers l’adoption progressive du véganisme. Ellle leur offre plutôt une raison de s’en éloigner. Elle focalise sur le traitement plutôt que sur l’utilisation des animaux et trompe les gens en leur faisant croire que les règlements de type welfariste ont pour résultat d’assurer une protection significative aux animaux.

L’article de la BBC, « Certaines saucisses sont plus égales que d’autres (Some sausages are more equal than others) », illustre aussi ce problème. L’auteur Megan Lane nous dit qu’elle a été végétarienne pendant 14 ans mais qu’elle a « recommencé à manger de la viande, mais seulement celle qui provient d’animaux qui ont pu jouir d’une vie heureuse avant d’être abattus ». Elle dit que lorsqu’elle est devenue végétarienne, les produits « organiques et la viande provenant d’animaux en liberté » n’étaient pas aussi faciles à trouver qu’ils le sont aujourd’hui.

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Clarification du concept de « droit »

Il y a beaucoup de confusion entourant le concept de droit. Nous sommes souvent bien peu clairs quant à ce que nous entendons lorsque nous parlons des droits humains. Cette confusion et ce manque de clarté sont encore plus prononcés lorsque nous parlons de « droits des animaux » parce que certains d’entre nous utilisent le terme pour décrire des règlements welfaristes, alors que d’autres, comme moi, l’utilisent comme synonyme de l’abolition de l’exploitation animale.

Il n’y a pas de meilleure preuve de la confusion chez les défenseurs des animaux que le fait que Peter Singer, le « père du mouvement en faveur des droits des animaux », ne croit pas aux droits, ni pour les humains ni pour les nonhumains!

Le concept de droit a certainement généré beaucoup de débats et de discussions philosophiques.

Mais nous pouvons prendre un raccourci et clarifier la notion de droit de manière à comprendre certains des aspects de base du concept.

Qu’est-ce qu’un droit?

Un droit est simplement une façon de protéger un intérêt.

Un intérêt est quelque chose que nous voulons, désirons ou préférons. Nous avons certains intérêts en commun. Par exemple, nous avons tous intérêt à avoir accès à de la nourriture et à des soins médicaux. Certains intérêts sont plus spécifiques à certains individus. Je n’ai absolument aucun intérêt à jouer au golf; plusieurs personnes sont passionnées par le golf.

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L’état du mouvement

Le spécisme est moralement condamnable parce que, comme le racisme, le sexisme et l’homophobie, il exclut des êtres sensibles de la communauté morale sur la base de caractéristiques non pertinentes. La race, le sexe, l’orientation sexuelle et l’espèce sont toutes des caractéristiques sans rapport avec la capacité de subir un dommage.

Mais le rejet du spécisme pour cette raison implique le rejet de la discrimination basée sur la race, le sexe ou l’orientation sexuelle. Il est inacceptable de perpétuer la chosification et la soumission d’un groupe à un autre. La chosification implique de traiter l’autre − qu’il soit une femme, une personne de couleur, un gai ou une lesbienne, ou un nonhumain − comme un objet, comme quelque chose plutôt que comme quelqu’un.

Pendant plusieurs années, People for the Ethical Treatment of Animals a mené des campagnes de promotion sexistes. Cela a commencé avec sa campagne « J’aimerais mieux me promener nu plutôt que de porter de la fourrure » au début des années 1990 et a « progressé » via une série de promotions de plus en plus faciles et puériles, pour culminer par sa plus récente campagne PETA’s State of the Union Undress, qui atteint un niveau de bassesse inégalé, même par PETA lui-même.

Et voilà qui veut dire beaucoup pour une organisation qui a tout fait pour réduire la sérieuse question de l’exploitation animale à des blagues vulgaires.

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Abolition et réformes progressives

En réponse à mon essai à propos du véganisme, de nombreux défenseurs des animaux m’ont écrit et m’ont demandé d’expliquer quelles sortes de réformes progressives – autres que devenir végans – sont compatibles avec la position abolitionniste.

Cet essai se veut une première réponse à ces demandes et je compte poursuivre en offrant, de temps en temps, d’autres essais sur des stratégies de réformes progressives.

Permettez-moi de mentionner une chose, à titre préliminaire: notre décision personnelle d’embrasser le véganisme représente le plus important des changements progressifs qui puissent être faits. Le véganisme est la plus importante forme d’activisme. Et il s’agit de la chose qui tombe sous le pouvoir de chacun d’entre nous.

Pendant trop longtemps, le mouvement de défense des animaux a lui-même traité le véganisme d’« extrême » et a fait la promotion du mythe selon lequel les aliments provenant des animaux peuvent être produits « humainement », et selon lequel nous pouvons être des « omnivores consciencieux ». Pendant trop longtemps, le mouvement a qualifié le véganisme consciencieux de « fanatique ».

Si le mouvement de défense des animaux veut être autre chose qu’un groupe de soutien aux élitistes bien nantis qui achètent leur viande provenant d’« animaux heureux », leurs œufs de poules en liberté, leur produits laitiers organiques vendus dans des entreprises comme Whole Foods, ou un mouvement qui fait la promotion de mesures conçues pour maintenir « la sécurité, l’efficacité et la rentabilité » de l’industrie de la viande en les qualifiant de « visionnaires », le véganisme doit être placé au cœur du mouvement, à titre de principe de base.

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Les droits des animaux et la domestication des nonhumains

Un des aspects de ma théorie des droits des animaux, telle qu’articulée dans Introduction to Animal Rights: Your Child or the Dog? et à d’autres endroits, qui trouble le plus certains défenseurs des animaux est l’obligation, si l’on accepte la position en faveur des droits des animaux, de cesser de donner naissance à des animaux domestiques. J’applique cela non seulement aux animaux que nous utilisons pour l’alimentation, l’expérimentation, les vêtements, etc., mais aussi à nos animaux de compagnie.

Je peux certes comprendre que, si vous adhérez à l’approche welfariste, qui consiste à essayer de mieux réglementer l’utilisation des animaux et selon laquelle l’utilisation des nonhumains est moralement acceptable du moment qu’ils sont traités « humainement », vous rejetiez mon argument.

La logique est simple. Nous traitons les animaux comme nos propriétés, comme des ressources que nous pouvons utiliser pour nos fins. Nous faisons naître des milliards d’animaux dans le seul objectif de les utiliser et de les tuer. Nous avons contrôlé la reproduction de ces animaux de manière à les rendre dépendants de nous pour leur survie.

Le point central de ma théorie des droits est que nous ne sommes aucunement justifiés de traiter les animaux comme notre propriété, comme nous ne sommes aucunement justifiés de traiter d’autres êtres humains comme des esclaves. Nous avons aboli l’esclave humain dans la plupart des pays du monde; de manière similaire, nous devons abolir l’esclavage animal.

Mais qu’est-ce que cela signifie lorsqu’il s’agit de nonhumains? Devrions-nous « libérer » les animaux et les laisser se balader librement dans les rues? Non, bien sûr que non. Cela serait aussi irresponsable que d’autoriser un jeune enfant à aller où il veut, sans surveillance. Nous devons certainement nous soucier de ces nonhumains à qui nous avons déjà imposé la vie, mais nous devons cesser de faire en sorte que d’autres viennent au monde. Nous n’avons aucune justification nous permettant d’utiliser les nonhumains – et ce, même si nous les traitons « humainement ».

Deux objections ont été portées à ma connaissance relativement à ce sujet.

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Une résolution pour la nouvelle année

Bonne année.

Prenons la résolution de faire de 2007 une année où le mouvement en faveur des droits des animaux continue à se transformer en un mouvement social et politique sérieux, en dépit du fait qu’il nous faille surmonter les obstacles que placent sur notre chemin les soi-disant « dirigeants » de ce même mouvement. Ces « dirigeants » ont banalisé le problème de l’exploitation animale et n’ont fait rien d’autre que de gêner ceux qui, parmi nous, essaient d’obtenir un débat social sérieux à propos de nos obligations morales et légales à l’endroit des autres animaux.

Voyons quelques-uns des milliers d’exemples disponibles :

Étonnamment, ils ont à peu près systématiquement évité de condamner clairement et de manière non équivoque l’approche de ceux qui défendent le recours à la violence contre d’autres êtres humains.

Etc, etc, etc…

Qui sait? 2007 sera peut-être l’année pendant laquelle nous entendrons les « dirigeants » du soi-disant mouvement nous annoncer qu’il est acceptable d’avoir des rapports sexuels « mutuellement satisfaisants » avec des enfants mentalement handicapés avant de les tuer, du moment que nous leur offrons d’abord un hamburger produit « humainement ». Nous assisterons alors à un défilé de flagorneurs s’empressant de défendre cette déclaration en qualifiant toute personne qui s’y oppose de « diviseur », et en l’accusant de menacer l’ « unité » du mouvement ou de « causer du tort aux animaux ». Après tout, ils ont défendu tout le reste jusqu’à maintenant.

À moins que 2007 soit plutôt l’année pendant laquelle nous pourrons voir les prochains développements d’un mouvement populaire émergeant dont les fondements fermes et sans équivoque sont le véganisme et l’engagement à éduquer le public à propos de l’abolition de l’exploitation animale, d’une manière intelligente, cohérente, non sexiste et non violente.

Si nous choisissons la dernière option, il est possible que les gens commencent à prendre l’idée des droits des animaux au sérieux et cessent de l’associer à un mouvement en faveur de la viande obtenue de « humainement », faisant perpétuellement sa propre promotion et offrant des spectacles médiatiques de mauvais goût, ou encore défendant l’idée, aussi défendue par les Nazis, selon laquelle certaines vies ne méritent pas d’être vécues.

Voilà qui serait tellement rafraîchissant!

Gary L. Francione
©2007 Gary L. Francione

Les animaux comme propriétés et l’analogie avec l’agression sexuelle: poscriptum

Depuis la publication, hier, de Véganisme: le principe fondamental du mouvement abolitionniste, j’ai reçu un certain nombre de courriels provenant de personnes qui affirment que l’analyse les a aidées à raffiner leurs idées à propos de cette question. Certaines gens ont posé des questions qui, bien qu’elles ne fussent pas toutes formulées exactement de la même façon, focalisaient généralement sur deux aspects − le statut de propriété de l’animal et l’analogie avec l’agression sexuelle. J’ai donc décidé d’élaborer quelque peu sur ces deux sujets généraux.

Les animaux comme propriétés

Premièrement, certaines personnes m’ont demandé d’expliquer plus en détails certains aspects de la question de l’impossibilité d’améliorer le bien-être animal parce que les animaux sont notre propriété.

Il s’agit là d’une question à propos de laquelle j’ai beaucoup écrit. Une bonne façon d’en apprendre davantage sur le problème est de commencer par visionner la présentation Les animaux comme propriétés, que vous trouverez sur mon site web.

D’une manière extrêmement simplifiée: Les animaux sont notre propriété; ils sont des marchandises. Parce que les animaux sont notre propriété, nous les percevons exclusivement comme des moyens d’atteindre nos fins. Les animaux n’ont donc aucune valeur inhérente; ils n’ont qu’une valeur extrinsèque ou limitée à celle que nous voulons bien leur accorder. Aux yeux de la loi, les animaux nonhumains ne sont guère différents des autres choses que nous possédons.

Bien sûr, il y a des différences factuelles entre les animaux et les autres types de propriétés en ce que, contrairement à nos voitures ou iPods, etc., les animaux nonhumains sont des êtres sensibles. Ils ont une conscience subjective. Ils ont des intérêts. Il y a des choses que les nonhumains veulent, désirent ou préfèrent − plus particulièrement, ils ont intérêt à ne pas souffrir, à ne pas faire l’expérience de la douleur et à continuer à vivre. De manière très importante, les propriétés animales sont différentes de toutes les autres sortes de propriétés. Une vache est un être sensible qui est subjectivement conscient et qui peut souffrir; un iPod n’est pas un être sensible et n’a pas de conscience subjective. Il n’y a rien qu’un iPod puisse vouloir, désirer ou préférer.

Le problème est que protéger les intérêts des animaux coûterait de l’argent. En général, nous ne protégeons les intérêts des animaux que lorsque cela nous procure un avantage économique.

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