Archives de l’auteur : Gary L. Francione

L’éducation au véganisme rendue facile – Partie 3: un pamphlet abolitionniste

Chères collègues, chers collègues :

Au cours des dernières années, on m’a suggéré plus d’une centaine de fois de produire un pamphlet qui présenterait l’approche abolitionniste d’une manière accessible. Avec l’aide de Barna Mink et de Randy W. Sandberg, Anna Charlton et moi-même avons donc créé un pamphlet à plier en trois, dans le but de vous aider à éduquer votre famille, vos ami(e)s et les membres de votre communauté à propos du véganisme, d’une manière originale et pacifique.

Voici ce à quoi ressemble ce pamphlet :

Vous pouvez télécharger ce pamphlet en cliquant ici.

Le pamphlet n’est présentement disponible qu’en anglais. Nous vous l’offrirons très bientôt en versions française, allemande, espagnole et portugaise et nous espérons pouvoir le faire dans d’autres langues un peu plus tard.

Nous espérons vivement que ce pamphlet vous sera utile.

Gary L. Francione
© 2008 Gary L. Francione

Un commentaire sur la situation autrichienne

Ce matin, j’ai reçu une copie d’un communiqué de presse portant sur l’arrestation et la détention de Martin Balluch et d’autres défenseurs des animaux autrichiens. Ces militants sont apparemment détenus sans avoir été officiellement accusés de quoique ce soit. J’ai aussi lu la déclaration faite par Amnistie internationale qui est traduite sur le site web de l’organisation de Balluch. Les représentants d’Amnistie internationale se disent préoccupés par le manque de précision des mandats de perquisition, par la manière dont les perquisitions ont été menées, par le fait que les accusés n’ont pas été pleinement informés des preuves détenues contre eux et n’ont pas eu accès à un avocat, ainsi que par le recours à la vague loi sur la « responsabilité du fait de l’entreprise » qui risque de criminaliser ou de décourager l’utilisation légitime et paisible du droit à la libre expression et de menacer la liberté d’association.

Selon Amnistie internationale, les autorités autrichiennes prétendent que les accusés ont agi pour le compte de leurs organisations et ont conspiré en vue de commettre des actes ou d’entraîner la commission d’actes visant à causer « des dommages criminels contre la propriété, de la contrainte et des menaces ».

Je ne sais absolument pas s’il existe réellement des preuves au soutien de ces accusations. Et j’ai très souvent exprimé, depuis plusieurs années, que je suis opposé à toute forme de violence et que je considère le principe d’Ahimsa comme le fondement du mouvement abolitionniste. Mais peu importe de quoi Balluch et les autres sont accusés. Comme toute personne accusée de mauvaise conduite, ils ont droit de connaître les chefs d’accusation spécifiques qui sont portés contre eux et de savoir quelle preuve est retenue contre eux, au soutien de ces accusations; ils ont droit aux conseils d’un avocat; ils ont le droit d’être protégés contre une utilisation d’un mandat de perquisition qui s’apparente à du harcèlement; et ils ont le droit d’exercer des activités légitimes et légales sans être interrompus en vertu d’une application abusive de la loi sur « la responsabilité du fait de l’entreprise ».

Je trouve très difficile de croire l’affirmation de Balluch à l’effet que le gouvernement autrichien le persécute, lui et d’autres, en raison de leur participation à des campagnes visant à entraîner l’adoption de lois de protection du bien-être animal en Autriche. Ces lois peuvent difficilement alerter qui que ce soit. Tel que je l’explique dans un essai précédent, les lois autrichiennes, comme les lois de protection animale en général, ne font que renforcer l’exploitation animale et ne font rien pour éradiquer le statut de propriété des animaux.

Mais peu importe cet état de fait. Si les autorités autrichiennes ont en main des preuves d’actes criminels, ils doivent porter des accusations officielles et initier des poursuites publiques et transparentes. S’ils n’ont pas de preuve, ils doivent alors relâcher les personnes détenues.

Je suis avocat depuis 30 ans et j’ai représenté plusieurs individus, incluant de nombreux défenseurs des animaux qui étaient harcelés par des fonctionnaires de l’État. J’ai aussi enseigné le droit criminel et la procédure criminelle pendant plusieurs années. Je comprends parfaitement à quel point le poids du système pénal peut être habilement manipulé par les gouvernements. Il est très dérangeant de voir des libéraux démocrates, qui sont sensés célébrer « l’État de droit », ignorer ce principe de manière routinière. Ceci en est un exemple. Malheureusement, il y en a plusieurs autres.

© 2008 Gary L. Francione

PETA et KFC : « aucune différence d’opinion sur la manière dont les animaux doivent être traités »

L’anthropologiste Margaret Mead a dit, un jour : « Ne doutez jamais qu’un petit groupe de citoyens conscients et engagés puisse changer le monde. En fait, il n’y a que des gens comme eux qui soient jamais arrivés ».

L’organisation People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) a évoqué la citation de Mead pour se féliciter elle-même et pour féliciter ses supporters welfaristes d’avoir obtenu l’accord de la division canadienne de Ketucky Fried Chicken pour « acheter 100% de ses poulets – dans le cadre d’un programme de transition graduelle – d’un fournisseur qui pratique la « mise à mort par contrôle atmosphérique » (CAK), la méthode la moins cruelle pour abattre des oiseaux qui soit disponible. La méthode CAK consiste à remplacer l’oxygène des oiseaux par un mélange de gaz inertes non toxiques qui les « endorment » gentiment. »

De plus, KFC Canada a accepté d’ajouter ce que PETA qualifie d’« option totalement exempte de cruauté » à son menu dans 65% de ses restaurants canadiens : un sandwich de faux poulet servi dans un wrap agrémenté de mayonnaise non végane. De plus, KFC Canada a accepté d’« améliorer ses critères de vérification du bien-être animal afin de réduire le nombre d’os brisés et d’autres blessures dont souffrent les oiseaux », de demander (sans toutefois exiger) à ses fournisseurs de procéder à d’autres améliorations et de former un comité de consultation sur le bien-être animal. Et PETA acquerra plus de pouvoir : KFC autorisera « PETA à corriger ses formulaires de vérification du bien-être animal tous les six mois ».

PETA, « excité d’annoncer » ce qu’il qualifie de « nouveau plan historique de bien-être animal, d’« énorme victoire » et de « victoire historique! », a officiellement cessé son boycott de KFC Canada. Mais PETA nous met en garde en nous rappelant que « la cruauté continue dans d’autres nations ».

La pauvre Margaret Mead ne doit pas que se retourner dans sa tombe; elle doit le faire à toute vitesse.

Continuer la lecture

L’éducation au véganisme rendue facile – Partie 2

Un de mes amis m’a récemment posé la question suivante : « Que dites-vous aux personnes qui sont véganes et qui éduquent les autres à propos du véganisme, mais qui sont aussi préoccupées par les cirques, la chasse et les autres formes particulières d’exploitation animale. Est-ce que vous leur conseillez de ne pas se soucier de ces questions et de ne focaliser que sur le véganisme? »

Bien sûr que non.

Il est tout à fait vrai que je ne conseille pas aux défenseurs des animaux d’investir leur temps et leurs ressources dans des campagnes ne visant qu’un seul type d’abus. La raison est simple : les campagnes ciblées donnent inévitablement l’impression que certaines formes d’exploitation animale sont moralement différentes des autres et qu’elles sont pires qu’elles ou, du moins, qu’elles méritent tout particulièrement la critique. Par exemple, une campagne contre la fourrure donne l’impression qu’il existe une différence moralement pertinente entre la fourrure et les autres matières animales utilisées pour l’habillement, comme le cuir ou la laine. Une campagne contre la consommation de chair animale donne l’impression que manger de la viande est moralement plus grave que boire du lait ou manger des œufs. Une campagne contre les œufs obtenus de poules élevées en batterie suggère que les œufs provenant de poules « élevées en liberté » n’impliquent aucun problème moral.

Dans une société où l’exploitation est perçue comme normale, ce problème est inhérent aux campagnes ciblées. Si X, Y et Z sont considérées comme des pratiques normales dans une société donnée et sont très semblables entre elles, alors une campagne contre X, mais qui ne vise pas Y et Z, laisse entendre qu’il y a des différences pertinentes entre X d’une part et X et Z d’autre part. Par exemple, nous vivons dans une société au sein de laquelle il est considéré comme normal ou « naturel » de manger le corps des animaux et d’autres produits dérivés des animaux. Une campagne qui focalise sur la viande donne l’impression qu’il y a une différence morale entre la viande et les autres produits d’origine animale, ce qui n’est pourtant pas le cas. La preuve de cela se trouve dans le fait que plusieurs défenseurs des animaux sont végétariens et non pas végans. S’ils font eux-mêmes une distinction, alors comment peuvent-ils s’attendre à ce que le grand public n’en fasse pas une aussi?

Cette situation doit être distinguée de celle où les activités X, Y et Z sont toutes considérées comme condamnables. Par exemple, nous percevons le génocide comme une mauvaise chose, qu’il ait lieu au Darfour, en Somalie ou en Bosnie. Si nous menons une campagne visant à faire cesser le génocide au Darfour, cela ne signifie pas que nous croyons que le génocide qui a lieu à d’autres endroits est acceptable. Nous percevons le viol et la pédophilie comme des comportements moralement condamnables. Une campagne contre l’un d’entre eux ne représente pas une approbation tacite de l’autre ni n’envoie le message que l’un est moralement différent de l’autre.

Ce problème inhérent aux campagnes ciblées est exacerbé par le fait que les groupes de défense des animaux qui font la promotion de ces campagnes louangent souvent eux-mêmes les exploiteurs qui acceptent de cesser ou de modifier certaines pratiques, mais qui en maintiennent d’autres tout à fait comparables. Par exemple, certains défenseurs des animaux encouragent les gens à consommer des « œufs de poules élevées en liberté » parce qu’il s’agit selon eux d’une alternative « socialement responsable » à l’élevage conventionnel en batterie. Plusieurs grandes organisations de défense des animaux parrainent ou approuvent les étiquettes d’élevage « humain » qui sont posées sur certains produits animaux. Un spécialiste connu de l’éthique animale affirme qu’être une « omnivore consciencieux » et une « position éthique défendable ». Cela envoie un message très clair et explicite : certaines formes d’exploitation animale sont moralement acceptables.

De plus, les campagnes ciblées ne font pas que créer l’illusion que certaines formes d’exploitation sont qualitativement différentes au plan moral, mais entraînent souvent de fausses « victoires ». Par exemple, la campagne californienne contre le foie gras (1, 2) a donné lieu à une loi qui a été appuyée par un producteur de foie gras de la Californie parce qu’elle l’immunise contre toute action légale d’ici l’an 2012 et parce qu’elle sera probablement abrogée avant qu’elle ne prenne effet si la production de foie gras peut, d’ici là, être rendue plus « humaine ».

Ainsi, je ne suis pas favorable à l’investissement de temps et d’argent dans des campagnes ciblées. Je soutiens que notre temps, nos efforts et nos autres ressources sont mieux investis s’ils sont orientés vers la promotion du véganisme. Tant et aussi longtemps que 99% et plus des gens sur cette planète considéreront la consommation d’animaux et de produits d’origine animale pour l’alimentation comme quelque chose d’acceptable, nous ne changerons pas de paradigme et n’arriverons pas à nous débarrasser de la croyance selon laquelle nous avons le droit d’exploiter les nonhumains. Nous devons mettre sur pied un mouvement pacifiste pour l’abolition ayant le véganisme comme fondement moral.

Mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas nous opposer à certaines formes d’exploitation en particulier. Par exemple, la fin de semaine dernière, un cheval, Eight Belles, qui a couru pour le Kentucky Derby a été tué sur la piste, immédiatement après une course, lorsque sa cheville s’est cassée à force de courir trop longtemps et à trop grande vitesse. Lors d’un interview pour une émission de radio, on m’a demandé ce que je pensais de l’affaire Eight Belles. J’ai expliqué que j’étais opposé à toute course de chevaux parce que cela contrevient à ma position générale voulant que les humains n’aient aucune justification morale d’utiliser les nonhumains, pour quelque fin que ce soit, incluant celle de l’alimentation. L’animateur de l’émission s’est intéressé à cette réponse et a parlé du fait qu’il aime son chien et se soucie de lui mais qu’il a mangé la viande d’autres animaux lors d’un barbecue la fin de semaine précédente. En quelques minutes, le lien entre la course de chevaux et les autres formes d’exploitation, particulièrement la consommation de produits animaux, était fait.

Lorsque nous discutons et critiquons certaines formes particulières d’exploitation, il est important de clarifier que nous considérons ces pratiques particulières comme étant moralement injustifiables et que nous ne croyons pas qu’elles puissent être rendues acceptables par la simple adoption d’un règlement visant à rendre le traitement des animaux plus « humain ». Et il est essentiel d’exprimer clairement que notre opposition à ces pratiques ou activités fait partie de notre opposition plus générale à toute forme d’utilisation des animaux. Nous devons toujours nous assurer de manifester très clairement le fait que nous visons l’abolition de toute exploitation animale.

Alors lorsque vous serez confrontés à une pratique ou à une activité particulière et que vous voudrez ou serez invités à commenter, vous devriez le faire. Mais assurez-vous, cependant, d’exprimer clairement que, selon vous, la solution au problème n’est pas de rendre la pratique ou l’activité plus « humaine », mais de reconnaître que cette pratique est manifestement frivole, comme la plupart des utilisations que nous faisons des nonhumains, et que nous devons l’abolir comme nous devons abolir toute exploitation animale.

Voici deux exemples :

Q : Je lisais à propos du foie gras. La manière dont il l’obtienne est terrible, n’est-ce pas?

A : En effet, ça l’est. Mais ce n’est pas vraiment différent de tout ce que nous mangeons. Le steak que vous avez mangé ce soir ou le verre de lait que vous avez bu ce matin sont le résultat d’un processus de production tout aussi horrible que celui qui permet d’obtenir du foie gras. Et nous n’avons aucunement le droit de tuer des animaux nonhumains simplement parce que nous trouvons qu’ils goûtent bon, peu importe comment nous les traitons.

Q : Un cirque vient en ville. Que pensez-vous, en tant que défenseur des animaux, de l’utilisation d’animaux pour le cirque?

A : Je pense que c’est terrible. Nous imposons souffrance et mort aux animaux pour notre simple amusement et cela est tout à fait incohérent avec ce que nous prétendons croire lorsque nous affirmons qu’il est mal d’infliger de la souffrance « non nécessaire » aux animaux. Par contre, l’utilisation d’animaux dans un cirque n’est pas réellement différente de l’utilisation d’animaux pour l’alimentation, qui sert elle aussi notre plaisir ou notre amusement et qui est tout aussi incompatible avec ce que nous disons croire. Il n’y a aucune manière de réconcilier logiquement le fait que nous traitions certains animaux nonhumains comme des membres de la famille et le fait que nous plantions nos fourchettes dans le corps d’autres animaux ou que nous en torturions pour notre plaisir dans les cirques, zoos ou rodéos.

La question de savoir si vous devez gaspiller votre temps et votre énergie à tenter d’obtenir des lois concernant les cirques est différente. Comme je l’ai dit, à l’heure actuelle, le contexte culturel est tel qu’il est beaucoup plus raisonnable d’investir notre temps dans les actions visant l’abolition de l’utilisation d’animaux pour l’alimentation, qui est la principale forme d’exploitation et qui, en fait, est celle qui fonde toutes les autres. Mais si vous décidez malgré tout de participer à des campagnes contre le cirque, votre activisme devrait, à tout le moins, viser toutes les formes d’exploitation d’animaux pour le cirque sans exception et vous permettre d’exprimer clairement que le cirque n’est ni pire ni meilleur que les autres formes d’utilisation d’animaux, qui doivent toutes, si nous prenons les animaux au sérieux, être abolies.

Gary L. Francione
© 2008 Gary L. Francione

Une « toute nouvelle approche » ou simplement plus de welfarisme?

Martin Balluch, défenseur des animaux et président de l’Association Against Animal Factories en Autriche, fait circuler un essai qu’il a écrit et qu’il juge mettre de l’avant une « toute nouvelle approche » par rapport au débat droits/bien-être.

L’essai de Balluch est long et quelques fois tortueux, mais sa thèse principale est, en fait, assez simple.

Selon Balluch, privilégier l’approche abolitionniste et focaliser sur la promotion de l’éducation véganisme/abolitionnisme plutôt que sur les réformes visant à améliorer le bien-être « ne peut faire autrement que d’échouer » parce que, dans une société spéciste, « vivre de manière végane exige de fournir énormément d’efforts et que jamais plus qu’une petite minorité de personnes trouveront la motivation et la détermination nécessaire pour adopter ce mode de vie et le maintenir ».

Alors en quoi consiste la « toute nouvelle approche » de Balluch exactement?

Balluch soutient que nous devrions appuyer les réformes welfaristes. Il affirme que « il est à tout le moins possible » que les réformes welfaristes nous mènent éventuellement à l’abolition autant au niveau individuel qu’au niveau collectif. Cela signifie qu’appuyer les réformes welfaristes, au niveau psychologique, dirige les individus vers le véganisme et, au niveau politique, pousse la société vers l’abolition.

En bref, Balluch ne propose aucune soi-disant « toute nouvelle approche » du tout.

Continuer la lecture

L’éducation au véganisme rendue facile – Partie I

J’entends souvent dire qu’éduquer les gens, particulièrement les étrangers, à propos du véganisme est difficile.

Au contraire, nos interactions quotidiennes avec les gens nous offrent de nombreuses opportunités de discuter du véganisme. Cet essai portera sur quelques exemples de telles opportunités. J’offrirai d’autres exemples dans des essais à venir.

Continuer la lecture

La Commission européenne et l’« embargo» sur la production d’oeufs en batterie

Le 8 janvier 2008, la Commission européenne rejetait la demande visant à faire repousser la mise en vigueur de sa directive imposant un « embargo » sur la production d’œufs en batterie, qui doit entrer en vigueur en 2012 (après avoir été annoncée pour la première fois en 1999). Selon la directive, les producteurs auront le choix d’adopter des méthodes de production « sans cage » ou d’utiliser des cages « enrichies » dans lesquelles les oiseaux sont moins serrés et qui contiennent un nid, une litière, une perche et un appareil pour aiguiser les griffes.

Et les welfaristes sont, vous l’avez deviné, aussi excités que possible, bien que certains d’entre eux aient eu la lucidité d’exprimer un brin de scepticisme.

Continuer la lecture

Questions naïves et déséquilibre

Parmi les nombreuses publicités que je reçois concernant les différents évènements et les différentes conférences portant sur la question animale, se trouvait récemment l’annonce d’une conférence parrainée par un groupe welfariste, le United Poultry Concerns. Le titre de cette conférence est « Sans cage, dans le respect des animaux – quel est le problème? »

Selon l’annonce, la conférence portera sur la question suivante :

Est-ce que le travail des activistes devrait viser à réduire la souffrance de milliards de poulets et d’autres animaux qui ne vivront jamais dans un monde végan, ou est-ce qu’un tel travail est contreproductif – une trahison morale pour les animaux?

La façon dont est formulée la question trahit une présomption selon laquelle les réformes visant le mieux-être animal réduisent de manière significative la souffrance des animaux et nous conduiront graduellement vers un monde végan. Or, rien n’appuie une telle présomption.

Continuer la lecture

Une résolution facile à suivre pour la nouvelle année

C’est une nouvelle année. Et c’est l’occasion de prendre la résolution de faire mieux.

Une suggestion simple: si vous n’êtes pas encore végan, traversez la clôture et cessez d’exploiter des nonhumains.

Si vous êtes végan, alors prenez connaissance des arguments moraux pertinents, ainsi que des impacts positifs du véganisme pour l’environnement et pour la santé, et essayez de diriger toute conversation vers le sujet du véganisme. Approchez chaque omnivore (incluant les végétariens qui ne sont pas végans) que vous rencontrez comme quelqu’un que vous pouvez convaincre si vous vous en donnez la peine. Plusieurs n’écouteront pas; certains le feront. Et chaque personne qui deviendra végane fera une différence.

Le véganisme est le changement personnel le plus important que vous puissiez entraîner; éduquer les autres à propos du véganisme est la forme d’activisme la plus significative à laquelle vous pouvez participer.

Bonne année.

Gary L. Francione
© 2008 Gary L. Francione

Féminisme postmoderne et bien-être animal : en parfaite harmonie

Récemment, un débat a été présenté sur les excellents et toujours stimulants Vegan Freak Forums, opposant ceux qui sont généralement appelés les « féministes postmodernes » et les « féministes radicaux ». Les féministes postmodernes reconnaissent que le choix des femmes de se chosifier elles-mêmes, au plan sexuel, peut représenter un geste d’affirmation et ne doit pas être systématiquement interprété de manière négative. Ces féministes sont souvent pro-pornographie ou, à tout le moins, ils ne sont pas anti-pornographie. Les féministes radicaux sont plus enclins à rejeter la chosification des femmes qui, selon eux, est nécessairement problématique. Ils sont généralement anti-pornographie et s’opposent tout particulièrement à la pornographie dans laquelle les femmes sont dépeintes comme des victimes de violence ou de traitement abusifs. Ils considèrent les stéréotypes liés au genre comme des dangers autant pour les femmes que pour les hommes et cherchent à éliminer ces stéréotypes. Les féministes postmodernes soutiennent souvent que les stéréotypes « féminins » peuvent aider les femmes à s’affirmer.

Ce débat présente certains parallèles intéressants et importants avec le débat opposant l’abolition de l’exploitation animale et l’amélioration du bien-être des animaux. En fait, le féminisme postmoderne et le welfarisme relèvent de la même théorie, appliquée dans différents contextes.

Continuer la lecture