Archives de l’auteur : Gary L. Francione

Les arguments en faveur d’un changement graduel

Chères collègues et chers collègues :

C’est la semaine de relâche à l’université et j’utilise le temps libéré pour bloguer un peu!

Je voudrais commenter une série d’arguments du même type que l’on appelle communément les « gateway arguements », ce qui peut être traduit, en français, par les « arguments pour un changement graduel ». Les trois principaux arguments graduels sont : (1) nous devrions faire la promotion de certaines versions du végétarismes qui autorisent la consommation de produits laitiers, d’oeufs et même de poisson comme porte d’entrée vers le véganisme; (2) nous devrions promouvoir la viande et les autres produits d’animaux « heureux », tels que les poulets KFC qui ont été tués par gaz plutôt qu’électrocutés, ou les oeufs de « poules en liberté », comme porte d’entrée vers le végétarisme lacto-ovo-pesco et même vers le véganisme; et (3) nous devrions faire la promotion des réformes favorisant le bien-être animal comme une porte d’entrée vers l’abolition de l’exploitation animale.

Je rejette ces arguments graduels autant pour des raisons théoriques que pratiques.

Au plan théorique, même si le végétarisme était une porte d’entrée vers le véganisme, ou si la viande « heureuse » était une porte d’entrée vers le végétarisme, ou si les réformes welfaristes étaient une porte d’entrée vers l’acceptation sociale de l’abolition, devrions-nous, pour obtenir quelque chose de moralement souhaitable, promouvoir quelque chose qui est moralement condamnable? Il est, bien sûr, préférable qu’un violeur ne batte pas sa victime en plus de la violer. Mais est-ce que cela signifie que nous devrions faire des campagnes en faveur des viols « humains » comme porte d’entrée vers l’anéantissement du viol? Certaines formes de racisme sont moins pires que d’autres, mais est-ce que qui que ce soit suggèrerait sérieusement de faire la promotion des formes prétendument « moins pires » comme porte d’entrée vers l’abandon de tout racisme? Il est mieux de torturer une personne légèrement plutôt que sévèrement, mais est-ce que nous devrions faire des campagnes en faveur de la torture « humaine »?

Bien sûr que non. Lorsque ces questions concernent des humains, la plupart d’entre nous perçoivent le problème et peu, ou aucun, d’entre nous feraient la promotion du viol « humain », du racisme « humain » ou de la torture « humaine ».

Mais là où des nonhumains sont concernés, plusieurs d’entre nous semblent prêts à changer leur fusil d’épaule et à faire la promotion de choses que nous reconnaissons violer les droits fondamentaux des animaux. Il n’y a aucune différence moralement significative entre la viande et les produits laitiers ou entre la viande et le poisson. Il y a autant (sinon davantage) de souffrance dans un verre de lait que dans une livre de steak et la valeur de la vie d’un poisson pour lui-même est aussi grande que l’est celle d’une vache pour elle-même. La viande et les autres produits d’animaux « heureux » ne sont pas issus d’animaux dont les intérêts sont beaucoup mieux protégés et ces animaux sont tout de même tous traités de manières qui seraient considérées comme de la torture s’il s’agissait d’humains. Les réformes welfaristes équivalent à faire la promotion du viol « humain » ou du racisme « humain ».

Ainsi, ces arguments graduels présentent la caractéristique troublante de promouvoir des conduites et des pratiques qui violent explicitement les droits fondamentaux d’animaux, alors que nous ne le ferions jamais si des humains étaient impliqués. L’approche graduelle est manifestement spéciste.

Au plan pratique, les arguments graduels ont en commun une prémisse empirique ou factuelle : le lacto-ovo-pesco-végétarisme mènera au véganisme; la viande et les autres produits d’animaux « heureux » mèneront au végétarisme et au véganisme; les réformes welfaristes amélioreront le climat social et politique en le rendant plus favorable à l’abolition. Pour que les arguments graduels fonctionnent, il faut qu’il y ait une relation causale claire entre la composante « porte d’entrée » (végétarisme, viande et autres produits d’animaux « heureux », réformes welfaristes) et l’objectif visé (véganisme, végétarisme, abolition de l’exploitation).

Le problème est qu’il n’y a aucune preuve à l’appui de cette relation causale. Même s’il existe certainement des végétariens qui sont devenus végans, il y existe aussi plusieurs végétariens qui ne deviendront jamais végans. En ce qui a trait à la prétention selon laquelle la viande et les autres produits d’animaux « heureux » mèneront au végétarisme qui nous mènera à son tour au véganisme, cette prétention non seulement n’est pas démontrée, mais les preuves vont plutôt dans la direction opposée. En effet, le mouvement en faveur de la viande « heureuse » nous fait plutôt reculer en ce que de plus en plus de gens – incluant certaines personnes qui ont été végétariennes ou même véganes – se sentent maintenant de nouveau à l’aise de consommer des produits d’origine animale. Après tout, si People for the Ethical Treatment of Animals attribue à Whole Foods le titre de Détaillant le plus respectueux des animaux, affirmant que « Whole Foods a toujours fait plus pour le bien-être des animaux que n’importe quel autre détaillant dans l’industrie, exigeant de ses producteurs qu’ils adhèrent à des standards stricts », l’organisme envoie très clairement le message que, même si ce n’est pas moralement idéal, il est moralement acceptable de manger le cadavre et les autres produits d’animaux qui sont vendus chez Whole Foods.

Et quant à l’affirmation selon laquelle les réformes welfaristes représentent un pas vers l’acceptation sociale et la réalisation de l’abolition de l’exploitation, non seulement elle manque de justification empirique, mais elle est clairement fausse. L’approche en faveur du bien-être animal constitue le paradigme moral et légal dominant depuis maintenant 200 ans et nous utilisons plus d’animaux nonhumains, que nous traitons de manière plus horrible, que jamais nous l’avons fait auparavant. Il n’y a aucune preuve historique que les réformes welfaristes mèneront à quoi que ce soit d’autre que plus encore d’exploitation animale.

Nous ne pouvons pas justifier l’exploitation animale au plan moral. Les arguments graduels contredisent les droits fondamentaux des nonhumains à ne pas être traités comme des ressources pour les humains et reposent sur des prémisses factuelles qui ne sont fondées sur aucune donnée empirique et dont la fausseté peut être démontrée.

Gary L. Francione
©2009 Gary L. Francione

« Droit animal »: Règlementer l’utilisation des crochets et des aiguillons

Chères collègues & chers collègues :

Je reçois souvent des demandes de la part de mes étudiants qui me confient souhaiter étudier le droit afin de pratiquer le “droit animal” et qui me demandent conseil à propos de la manière de devenir des « avocats des animaux ». Je réponds alors que ce que l’on entend généralement par « droit animal » – fautes professionnelles de vétérinaires, les cas de garde d’« animaux de compagnie », les cas de legs en faveur d’« animaux de compagnie » et les cas de cruauté – n’aide aucunement les animaux nonhumains à se débarrasser de leur statut de propriété des humains. En fait, cela ne fait que les empêtrer dans ce paradigme. Je dis à ces étudiants que s’ils veulent faire quelque chose d’utile, ils devraient : (1) devenir végans; (2) éduquer les autres à propos du véganisme; et (3) offrir leurs services d’avocat pro bono aux défenseurs des animaux qui font la promotion du véganisme et qui ont besoin d’aide légale, ce qui est souvent le cas. J’ai ainsi représenté plusieurs activistes au fil des ans.

Les problèmes avec le « droit animal » sont illustrés par une poursuite en cours, entreprise par des organismes welfaristes et un ex-entraîneur d’éléphants contre le cirque Ringling Bros. et Barnum & Bailey. La question en litige porte sur l’utilisation de crochets et d’aiguillons à bouts de métal pour contrôler les éléphants qui pourrait violer la loi sur la protection des espèces en danger.

Dans un article (”Animal rights, circus lawyers differ on elephants”), on peut lire ce qui suit à propos de la poursuite :

Sous interrogation du juge, Meyer [l’avocate des plaignants] a reconnu que ce ne sont pas toutes les utilisations de chaines et d’aiguillons qui pourraient violer la loi. Elle a dit qu’elle espérait que [le juge] exige que le cirque obtienne des permis du Service américain de la pêche et de la vie sauvage avant d’utiliser ces outils. Mais elle n’a pas pu dire précisément quels traitements devraient être autorisés ou combien de temps les éléphants devraient légalement pouvoir être gardés attachés.

Je connais Kathleen Meyer, l’avocate qui représente les plaignants. Elle est une bonne avocate. Il est triste, toutefois, que la position en faveur des « droits des animaux » soit réduite à demander que l’on adopte un règlement concernant l’utilisation de crochets et d’aiguillons et que l’on exige des cirques qu’ils obtiennent des permis. L’idée que la position pour les « droits des animaux » concerne combien de temps les éléphants pourront être gardés enchaînés est perturbante à plusieurs niveaux.

Combien de dollars donnés pour aider les animaux sont utilisés pour cette poursuite? Et, ce qui est plus important encore, pourquoi penser que cette sorte de poursuite pourrait nous aider à nous diriger vers l’abolition de l’exploitation animale ou même participer à augmenter le moindrement la protection des animaux? Peut-être que nous devrions envisager la possibilité que cet argent soit mieux dépensé s’il était destiné à expliquer aux gens pourquoi ils ne devraient pas visiter les cirques qui utilisent des animaux nonhumains. Mais cette question rejoint toujours celle du véganisme. Tant et aussi longtemps que nous tuons 56 milliards d’animaux par année pour l’alimentation (sans compter les animaux aquatiques) alors que notre meilleure justification est que nous apprécions le goût des produits animaux, il est peu probable que nous réussissions à développer le niveau de conscientisation qui pourrait nous mener plus loin qu’à une exploitation plus « humaine », qui ne procure que bien peu d’avantages aux animaux nonhumains, mais qui nous permet de nous sentir mieux lorsque nous les exploitons.

Je comprends que ces groupes de protection des animaux aient besoin d’une fréquence stable de campagnes et de « victoires » afin de pouvoir lever des fonds. Mais n’allons pas penser que réglementer l’utilisation des chaines et des crochets nous permettra de faire du progrès.

Gary L. Francione
©2009 Gary L. Francione

Singer et la position néo-welfariste sur la moins grande valeur de la vie des nonhumains

Chères collègues & chers collègues :

Certains défenseurs des animaux soutiennent qu’il n’y a aucune différence entre l’approche abolitionniste et l’approche néo-welfariste de Peter Singer.

J’ai commenté les vues de Singer à l’occasion d’autres essais parus sur ce site (voir, par exemple, 1, 2) ainsi que dans mes livres et articles, dans un effort visant à illustrer ce qui me semble représenter des différences théoriques et pratiques considérables entre nos approches. Un autre exemple est donné dans un récent interview accordé par Singer. Il déclare :

Vous pouvez dire qu’il est mal de tuer un être dès que cet être est sensible ou conscient. Mais vous devez alors reconnaître qu’il est aussi mal de tuer un poulet ou une souris qu’il l’est de vous tuer ou de me tuer. Je ne peux accepter cette idée. Il est possible que ce soit aussi mal, mais des millions de poulets sont tués chaque jour. Je ne peux croire qu’il s’agit là d’une tragédie du même ordre que si des millions d’humains étaient tués. Qu’y a-t-il de différent chez les humains? Les humains sont des êtres qui regardent vers l’avant et ils ont des espoirs et des désirs pour le futur. Cela semble constituer une réponse plausible à la question portant sur les raisons pour lesquelles la mort des humains est si tragique.

Singer articule assez clairement l’idée welfariste selon laquelle la vie des nonhumains a moins de valeur morale que la vie des humains.

Les commentaires de Singer sont problématiques pour plusieurs raisons. Premièrement, Singer présume que les poulets et les autres nonhumains sensibles ne sont pas des êtres qui peuvent envisager le futur. J’ai bien peu d’expérience personnelle avec des poulets, mais j’en sais suffisamment à leur propos pour conclure que leur comportement ne peut être expliqué sans qu’il ne leur soit attribué un certain type de cognition équivalent à ce qui nous semble permettre que les êtres humains puissent envisager l’avenir. Les poulets ont évidemment des intérêts, des préférences et des désirs, et ils sont capables d’agir de manière à satisfaire leurs intérêts et leurs préférences. Lorsque nous tuons ces nonhumains, nous frustrons leur habileté à satisfaire leurs intérêts, leurs préférences et leurs désirs – exactement comme c’est le cas lorsque nous tuons des humains.

J’ai eu de nombreuses expériences avec des chiens et je peux dire avec assez de certitude que je serais renversé si quelqu’un devait affirmer que les chiens ne sont pas des êtres pouvant envisager le futur ou qu’il n’ont pas d’espoirs et de désirs.

La prémisse sous-jacente à la position de Singer est que la seule manière de se tourner vers l’avenir et d’avoir des espoirs et des désirs est de le faire à la manière des humains. Or, cela est clairement une position spéciste. Les humains possèdent des concepts qui sont inextricablement liés à la communication symbolique. La cognition des nonhumains est fort probablement très différente de la cognition humaine parce que les nonhumains n’utilisent pas de communication symbolique. Mais cela ne signifie certainement pas que les nonhumains ne vivent pas des phénomènes cognitifs équivalents.

Deuxièmement, et c’est ce qui est le plus important, il y a la valeur que Singer attribue à l’habileté à faire des plans pour l’avenir. Qu’en est-il des humains qui souffrent d’amnésie globale transitoire? Ils ont un sens d’eux-mêmes dans le présent, mais sont incapables de se rappeler le passé ou de planifier pour le futur. Est-ce que les tuer serait moralement mauvais? Bien sûr que ce le serait. Jugerions-nous qu’il est pire (moralement et légalement) de tuer une personne qui ne se trouve pas dans cet état? Bien sûr que non. Ces deux meurtres nous paraîtraient également condamnables parce que dans les deux cas, nous aurions privé des humains de leur vie, de ce qui compte pour eux. La vie d’un poulet est aussi valable pour lui que ma vie l’est pour moi.

De plus, selon les analyses de Singer, la vie d’un humain ayant plus d’espoirs et de désirs vaudrait plus que la vie d’un humain qui en a moins. Alors la vie d’une personne dépressive qui ne serait pas particulièrement excitée par le futur ou qui ne fait pas de projet pour l’avenir, ou la vie d’une personne pauvre, dont les espoirs et les désirs concernent leur prochain repas ou l’endroit où elle dormira la nuit prochaine, vaudrait moins que la vie d’un professeur de Princeton qui a beaucoup, beaucoup d’espoirs et de projets pour le futur.

Les commentaires de Singer reflètent – une fois de plus – le principe welfariste voulant que notre utilisation des animaux n’est pas le principal problème, ni même un problème moral, parce que, en fait, les animaux n’ont pas d’intérêt envers leur propre vie. Ainsi, les welfaristes soutiennent que les nonhumains ont un intérêt à ne pas souffrir mais, parce qu’ils n’ont pas intérêt à continuer à vivre en raison du fait qu’ils n’ont pas d’espoirs ou de désirs pour l’avenir, nous pouvons les utiliser pour nos propres fins tant et aussi longtemps que nous les traitons « humainement ». Singer endosse clairement le principe welfariste selon lequel les nonhumains ont moins de valeur que les humains. Clairement, explicitement et de manière répétée, il a rejeté le concept des droits des animaux en dépit de son affirmation – faite, elle aussi, lors de cette interview – à l’effet qu’il cherche « à créer un mouvement pour les droits des animaux ».

Les commentaires de Singer dans cette interview ne nous apprennent rien de nouveau. Il tient ce discours depuis des années et on le retrouvait déjà dans Animal Liberation, un livre qui ne portait pas sur les droits des animaux, mais qui a valu à Singer l’obtention du titre de « père du mouvement pour les droits des animaux ». Il est, toutefois, renversant que tant de défenseurs des animaux prétendent qu’il n’y a pas de véritables différences entre la position de Singer et l’approche abolitionniste en faveur des droits des animaux.

À ces défenseurs des animaux qui ne voient pas de différence, je vous exprime ma sincère et profonde consternation.

Gary L. Francione
©2009 Gary L. Francione

Anomalies à la naissance: diète végane ou simple carence en B-12?

Chères collègues & chers collègues :

J’ai lu un article dans l’édition d’aujourd’hui du Telegraph, un quotidien anglais. Le titre de l’article est Vegan diet increases the risk of birth defects, scientists warn. (une diète végane augmente les risques d’anomalies à la naissance, avertissent les scientifiques). Le sous-titre de l’article est : «Les femmes qui sont de strictes végétariennes ou véganes peuvent courir un plus grand risque d’avoir un enfant atteint d’une anomalie à la naissance parce qu’elles ont plus de chances de souffrir d’une déficience en vitamine B12, mettent en garde les chercheurs. ». L’article porte sur une nouvelle étude publiée dans le journal Pediatrics.

Sauf que, mis à part dans le titre et dans le sous-titre de l’article, on ne trouve aucune autre mention du véganisme ou du végétarisme.

Je me suis donc rendu sur le site de la bibliothèque de mon université pour télécharger l’article, mais il n’était pas encore disponible parce que le numéro dans lequel il parait vient tout juste de sortir. Mais j’ai pu trouver le résumé de l’article en ligne.

J’ai trouvé intéressant de constater que le résumé ne contient même pas le mot « végan » ou le mot « végétarien ». Les mots « végan » et « végétarien » n’apparaissent pas non plus dans la liste des mots clés décrivant l’auteur.

Nous devrons attendre pour savoir ce qui est réellement dit dans l’article, mais, à moins que les auteurs aient mal décrit l’article dans leur résumé (ce qui peut très bien être le cas), il semble que l’étude ne fait que soutenir la corrélation entre un faible taux de B-12 et certaines anomalies de naissance, sans focaliser sur le lien entre la diète végane et la B-12. De manière générale et comme le mentionne l’article du Telegraph, les femmes sont avisées de s’assurer que leurs taux d’acide folique sont adéquats durant la grossesse afin de protéger leur bébé contre ces anomalies de naissance. L’article de journal ne semble pas condamner la diète végane; il paraît plutôt affirmer qu’un niveau adéquat de B-12 peut aider à réduire le risque d’avoir un enfant présentant une anomalie de naissance.

Tous les végans savent (ou devraient savoir) qu’ils doivent se soucier de leur apport en B-12. Les femmes qui sont enceintes, qu’elles soient véganes ou non, doivent être consciencieuses quant à leurs taux d’acide folique et, si l’étude est correcte, quant à leur niveau de B-12. Les végans ont besoin de se préoccuper d’obtenir de la B-12 d’origine végétale, comme ceux qui mangent des produits animaux doivent s’assurer de s’en procurer d’origine animale. Dans tous les cas, il est irresponsable de laisser croire que les diètes véganes sont liées aux anomalies de naissance.

Une personne suivant une diète végane peut certainement présenter des problèmes de santé. J’imagine que si quelqu’un ne mangeait rien d’autre que des choux de bruxelles tous les jours, trois fois par jour, cette personne tomberait malade. Mais cela est tout aussi vrai pour qui ne mangerait rien d’autre que du steak chaque jour, trois fois par jour.

C’est une nutrition inadéquate et non pas la diète végane qui est corrélée aux anomalies de naissance.

Pour ceux qui prétendent que la diète végane n’est pas « naturelle » parce que les végans doivent se préoccuper de leur apport en B-12, je vous prie de vous rappeler que tout le monde doit se soucier de leur apport en B-12 et doivent consommer de la nourriture qui contient de la B-12. Je consomme de la levure alimentaire; les carnivores consomment de la viande. L’affirmation selon laquelle la levure est moins « naturelle » que la viande exigerait des explications.

Gary L. Francione
© 2009 Gary L. Francione

Plus de traductions du pamphlet abolitionniste

Chères collègues & chers collègues :

Nous sommes très heureux de rendre disponibles quatre nouvelles traductions de notre pamphlet abolitionniste : en allemand, en grec, en japonais et en norvégien. Elles sont offertes en formats U.S. Letter et A4.

Vous pouvez télécharger la version allemande ici : Letter | A4

Vous pouvez télécharger la version grecque ici : Letter | A4

Vous pouvez télécharger la version japonaise ici : Letter | A4

Vous pouvez télécharger la version norvégienne ici : Letter | A4

Merci à tous les formidables traducteurs qui ont travaillé fort afin d’aider à faire connaître l’approche abolitionniste dans leur langue maternelle.

D’autres traductions seront bientôt disponibles!

Gary L. Francione
© 2008 Gary L. Francione

Viande heureuse et sexisme

Chères collègues et chers collègues :

Deux choses ont retenu mon attention ce matin parce qu’elles en disent long sur l’état lamentable de ce qui est appelé le « mouvement de protection animale ».

La première est un article du Times of London. La journaliste, Tessa Williams, affirme qu’après 25 ans de végétarisme, elle a maintenant recommencé à manger de la viande. Elle remarque qu’elle « n’est pas la seule fervente végétarienne à avoir abandonné sa dévotion de toujours envers les légumes et le tofu dans la dernière année. La Food Standards Agency de Bretagne déclare que le nombre de personnes qui ont une diète partiellement ou complètement végétarienne est passé de 9 % en 2007 à 7 % en 2008 ».

La raison pour laquelle Williams est revenue à la viande :

Je considère ma décision de revenir à la viande comme faisant partie d’un changement plus global au niveau de la culture alimentaire en Bretagne. Nous nous sommes éloignés de la vieille idée selon laquelle « la viande vient du meurtre » et la viande provenant de producteurs responsables est maintenant perçue comme un aliment naturel et bon pour la santé.

Nous avons été influencés par Jamie, Hugh et Gordon. Ils semblent aimer les animaux, mais ils n’hésitent pourtant pas à en tuer des spécimens pour en faire des tartes.

Des avancées récentes au niveau de l’étiquetage alimentaire nous ont également aidés à comprendre d’où provient notre viande et comment elle est obtenue. Le sceau d’approbation de la Soil Association signifie que les animaux ont été élevés selon les critères stricts de l’élevage biologique, concernant le bien-être des animaux. Le sentiment de culpabilité des végétariens est également apaisé par les étiquettes Freedom Food, qui garantissent que les animaux ont été gardés dans des conditions approuvées par la RSPCA.

Déménager à la campagne a également modifié mes perceptions. J’habite maintenant près du boucher d’un village, qui élève lui-même la plupart des animaux dont provient la viande qu’il vend. Je peux voir ses porcs heureux renifler dans leurs champs depuis la fenêtre de mon bureau. Et je passe devant ses vaches et ses chèvres chaque jour. Leur trajet jusqu’à la vitrine de la boucherie, via l’abattoir, est plus court que le trajet qui me permet de me rendre à l’école.

L’article se termine par une section offrant, en plusieurs étapes, des instructions « à suivre pour redevenir carnivore ».

C’est là où le mouvement pour la viande d’animaux « heureux » nous mène. Et cela n’est certainement pas limité à la Bretagne. Aux États-Unis, les organisations de protection des animaux font la promotion d’initiatives telles que Proposition 2 de la Californie, qui ne fera rien pour aider les animaux mais qui rassurera les humains en leur faisant croire que les animaux bénéficient d’un traitement beaucoup plus « humain ».

La prémisse sous-jacente au mouvement moderne de « protection animale » est qu’il est acceptable que les humains utilisent des animaux s’ils les traitent « humainement ». Ceux qui adoptent cette position veulent peut-être un meilleur traitement que le voulaient les welfaristes des années 1940 et 1950, mais leur principe reste le même : l’utilisation en soi n’est pas problématique; seul le traitement l’est. C’est là la différence fondamentale entre l’approche abolitionniste et l’approche adoptée par les larges organisations néo-welfaristes. La position abolitionniste rejette l’utilisation d’animaux et considère l’éducation créative et non violente au véganisme comme la principale stratégie à utiliser.

La deuxième chose implique le refus de la NBC de diffuser l’annonce Veggie Love de PETA à l’occasion du Super Bowl cette année parce que cette annonce, qui présente des mannequins plus ou moins vêtus se caressant eux-mêmes, utilisant des légumes de manières suggestives et déclarant que « les végétariens ont une meilleure sexualité », est trop sexuellement explicite.

Je comprends mal pourquoi PETA et ceux qui croient que cette sorte de chose est acceptable ne reconnaissent pas que le sexisme et le spécisme sont très intimement liés. Tant et aussi longtemps que nous continuerons à chosifier les femmes, nous continuerons à chosifier les nonhumains. Le sexisme est non seulement en lui-même condamnable; il constitue aussi une manière inefficace de sensibiliser les gens à propos des nonhumains. PETA fait la promotion de sa sexiste campagne anti-fourrure depuis près de 20 ans maintenant. Est-ce que cela a eu quelque impact que ce soit? L’industrie de la fourrure est plus forte qu’elle ne l’a jamais été.

De plus, les publicités du Super Bowl coûtent énormément d’argent. Sans considérer les autres questions soulevées par cette annonce, pourquoi est-ce que qui que ce soit penserait qu’elle représente une bonne manière d’utiliser cet argent? Comment PETA peut-il tuer 85% des animaux qu’il sauve alors qu’il a apparemment de l’argent à gaspiller pour la création et la publication d’annonces affichant des femmes nues léchant des citrouilles et paraissant se masturber avec des légumes?

S’il vous plait, ne vous y méprenez pas. Je ne dis pas que les groupes comme PETA, la HSUS et les autres corporations welfaristes ne pensent pas agir de la bonne manière. En fait, je suis passablement convaincu qu’ils croient le faire. À mon avis, c’est là une erreur.

Gary L. Francione
© 2009 Gary L. Francione

Je serai bientôt de retour!

Chères collègues & chers collègues :

Je suis désolé de ne pas avoir publié de nouveaux articles blogs récemment, mais je suis occupé à terminer un nouveau livre sur l’opposition droits des animaux – c. – bien-être animal. Le contenu de ce livre, qui sera publié par la Columbia University Press, sera livré sous forme de « débat » et sera co-écrit par le professeur Robert Garner, qui est le premier défenseur de la théorie du bien-être animal.

J’espère recommencer à bloguer très bientôt. Continuez à nous visiter et, pendant cette pause, assurez-vous de jeter un oeil au reste du matériel contenu sur ce site, incluant notre page vidéo, sur laquelle sont présentés différents aspects de la théorie abolitionniste d’une manière qui, j’espère, est accessible à tous.

Gary L. Francione

Les versions espagnole et portugaise des blogues sont disponibles

Chères collègues et chers collègues :

Grâce au travail de Dra. Ana María Aboglio et de Regina Rheda, les messages blogues sont maintenant disponibles en espagnol et portugais.

N’oubliez pas que nos présentations vidéos, Théorie des droits des animaux, Les animaux comme propriétés, Droits des animaux c. Bien-être animal et Droit animal, de même que notre pamphlet végan-abolitionniste sont disponibles en espagnol et en portugais (ainsi qu’en d’autres langues).

Merci Ana María et Regina.

Gary L. Francione
© 2008 Gary L. Francione

Troublant…

Le New York Times Magazine (26 octobre 2008) offre un long article sur la Proposition 2, en Californie. J’écrirai davantage à propos de cet article que je trouve perturbant à plusieurs niveaux.

Mais je ne peux m’empêcher de commenter dès maintenant l’affirmation attribuée au président de la HSUS Wayne Pacelle : « Et quant aux gens qui veulent une révolution végane – c’est trop passif pour moi ».

L’éducation créative et pacifique au véganisme est tout sauf « passive ». C’est la manière la plus efficace de diminuer la demande pour des produits d’origine animale. C’est la manière la plus efficace d’opérer ce changement culturel pour passer du paradigme selon lequel les animaux sont des choses que nous pouvons exploiter tant que nous le faisons de manière « humanitaire » au paradigme selon lequel ils sont des membres de notre communauté morale, qui ont le droit de ne pas être créés dans l’objectif d’être tués simplement parce que nous apprécions le goût de leur chair et celui des produits que leur souffrance nous permet d’obtenir.

Il est pour le moins remarquable que Pacelle appuie la proposition soumise au scrutin parce que, selon lui, une proposition qui ne prendra effet qu’en 2015, qui est tissée d’exceptions et qui ne fera que rendre les consommateurs plus à l’aise de continuer à encourager l’exploitation animale n’est pas « passive ».

Il n’est pas moins remarquable qu’un homme qui contrôle une organisation rapportant des revenus de $124,000,000 et ayant un actif d’une valeur de $223,000,000 considère l’éducation végane populaire comme un moyen « passif ». Imaginez ce qui pourrait être fait pour les animaux nonhumains si une proportion significative de ces ressources était investie dans une campagne visant à promouvoir le véganisme. Le fait que Wayne considère la Proposition 2 comme un bonne stratégie témoigne d’un manque total d’imagination, pour ne pas dire plus.

L’article du New York Times rapporte que Pacelle est devenu végan lorsqu’il avait 19 ans. Je suppose que ce qui a motivé Wayne à adhérer au véganisme fût un changement dans sa manière de percevoir les animaux nonhumains. Peut-être que les autres devraient aussi se voir offrir la chance de modifier leurs perceptions plutôt que de se faire dire erronément qu’il peuvent poser un geste significatif en appuyant des projets comme la Proposition 2.

Gary L. Francione
© 2008 Gary L. Francione