Chers Collègues :
Depuis de nombreuses années, j’affirme que si l’exploitation animale ne peut être moralement justifiée (et je ne pense pas qu’elle puisse l’être), alors nous devons, sur un plan individuel, stopper notre participation directe à l’exploitation animale en devenant végans et, sur un plan social, exiger l’abolition de cette exploitation, et non sa réglementation. J’ai soutenu par exemple que, ayant déterminé que la pédophilie est moralement mauvaise, nous ne saurions, en dépit du caractère répandu de la pédophilie dans nos sociétés, préconiser une pédophilie « humaine ». De même, nous ne devons pas préconiser une exploitation animale « humaine ». Si l’exploitation animale est moralement injustifiable, alors nous devons le dire, et le dire clairement. (J’ai également démontré que, sur un plan pratique, les réformes de bien-être animal ne fonctionnent pas et sont, dans les faits, contreproductives).
Par conséquent, c’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai pris connaissance des réactions publiques à la publicité d’Amazon.com pour un livre téléchargeable intitulé Le Guide du pédophile de l’amour et du plaisir : code de conduite d’un amoureux des enfants, décrit par son auteur comme une « tentative de rendre les situations pédophiles plus sûres pour les enfants qui s’y trouvent impliqués, en établissant pour les adultes certaines [sic] règles à suivre. » CNN rapporte :
Un livre téléchargeable en vente sur Amazon.com et défendant la pédophilie a déclenché des centaines de commentaires et menaces d’utilisateurs en colère appelant au boycottage du détaillant en ligne à moins qu’il ne supprime le titre.
Près de 1700 utilisateurs ont posté des commentaires sur le livre à partir de 21h40, déploré sa publication et juré de boycotter Amazon jusqu’à ce qu’il efface le titre auto-publié de son site. Au moins deux pages Facebook ont été créées et consacrées au boycottage d’Amazon.
Amazon.com a apparemment stoppé la vente du livre en vertu de cette indignation publique.
La réaction au livre prouve mon propos : même si nous savons tous que la pédophilie est omniprésente dans la société, et même si promouvoir une pédophilie « humaine » peut amener à réduire la souffrance des enfants qui en sont les victimes, nulle personne estimant que la pédophilie est moralement mauvaise ne pense que nous devrions plaider en faveur d’une pédophilie « humaine » ou « compassionnelle ».
De même, ceux qui pensent que l’exploitation animale est moralement mauvaise ne doivent pas faire campagne en faveur d’une exploitation « heureuse » ou « compassionnelle » des animaux, ni plébisciter les labels viande « heureuse ». Le message doit être clair : nous ne pouvons pas justifier l’utilisation des animaux, fût-elle « humaine ». La réalité, bien sûr, est que la plus « humaine » des utilisations des animaux implique encore ce qui serait considéré comme de la torture si des humains en étaient les victimes. Aucune utilisation des animaux, quelque « humaine » ou « compassionnelle » soit-elle, ne peut être justifiée, exactement de la même façon qu’aucune pédophilie, quelque « humaine » ou « compassionnelle » soit-elle, ne peut l’être.
Il n’y aura de véritable mouvement des droits des animaux que lorsque leurs défenseurs réagiront avec autant d’indignation à la promotion d’une exploitation animale « heureuse » que nous le faisons tous à la promotion d’une pédophilie « heureuse ».
Si vous n’êtes pas végan, devenez-le. C’est très facile, c’est meilleur pour la santé et la planète. Et c’est surtout, moralement, la bonne chose à faire.
Si vous êtes végan, alors sensibilisez les autres au véganisme de manière créative et non-violente.
Le monde est végane ! Si vous le voulez.
Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione