C’est une question facile. La réponse est : absolument pas.
La raison est simple : la viande de culture implique de prélever les cellules d’animaux vivants ; cela implique aussi de cultiver ces cellules dans un environnement animal, tel que le sérum fœtal de veaux ou de chevaux. Ainsi des animaux sont tués dans le processus de production de la viande de culture.
Si vous croyez que les animaux ont une valeur morale et possèdent des droits moraux, vous ne soutenez pas le fait de tuer les animaux. Point. Vous ne déclarez pas qu’en tuer 2 est acceptable pour en sauver 10 pas plus que vous ne déclareriez qu’il est acceptable de tuer 2 êtres humains comme donneurs d’organes forcés pour sauver 10 êtres humains.
Qu’en est-il de l’argument que cette technologie pourrait procurer de la viande pour les milliards de personnes qui veulent continuer à manger de la viande, et que cela permettrait le massacre de moins d’animaux ?
À part le fait que les défenseurs des droits des animaux ne promeuvent pas le fait de tuer des animaux, il existe déjà de nombreux substituts de viande 100 % végétaliens – et que chaque jour il s’en développe plus. Ainsi, si des personnes veulent retrouver la sensation de manger quelque chose qui ressemble à un cadavre, il existe déjà de nombreuses options qui n’impliquent pas de tuer des animaux. Il n’y a aucune raison de croire que la viande de culture rencontrera un plus grand succès ou une plus grande acceptation sociale que les produits 100 % végétaliens…
Mais laissez-moi reformuler un point déjà établi : les défenseurs des droits des animaux ne promeuvent pas le fait de tuer des animaux pour (supposément) sauver plus d’animaux pas plus qu’un défenseur des droits humains ne promeut la marchandisation d’êtres humains dans le but de sauver un plus grand nombre d’autres êtres humains.
Qu’en est-il de l’argument que les défenseurs des droits des animaux devraient arrêter d’être « binaires » (tout ou rien) ? C’est-à-dire, qu’ils devraient mettre de côté leurs convictions et soutenir la viande « de culture » parce que cela pourrait supposément sauver des vies animales (mais continuera à tuer des animaux comme sources de cellules et comme environnement de culture). Cet argument est évidemment spéciste. Nous ne défendrions jamais ces compromis si des êtres humains étaient impliqués.
Ceux qui défendent les droits des animaux devraient continuer à éduquer le plus de personnes possible à propos du véganisme en tant que question de justice. Cela changera le monde. Les défenseurs des droits des animaux ne devraient jamais promouvoir ou soutenir aucune forme d’exploitation animale, tout comme les défenseurs des droits humains ne feraient jamais la promotion du fait de marchandiser ou tuer des êtres humains afin d’en sauver d’autres.
Je reconnais que certains « animalistes » sont très excités par cette viande de culture et investissent de l’argent ou d’autres ressources là-dedans. Je ne pourrais pas être plus en désaccord avec eux.
*****
Si vous n’êtes pas végan, s’il vous plaît, devenez-le. Le véganisme est une question de non-violence. C’est d’abord une question de non-violence envers les autres êtres sentients. Mais c’est aussi une question de non-violence envers la terre et envers vous-même.
Le monde est végane ! Si vous le voulez.
Gary L. Francione
Professeur, Rutgers University
©2018 Gary L. Francione