Les réformes de bien-être animal se focalisent sur le côté offre de l’exploitation. L’idée est de fournir une offre en produits animaux plus « humaine ». L’idée est aussi de rendre cette offre plus chère de sorte que les consommateurs achètent moins de ces produits.
Mais la théorie et la réalité sont deux choses différentes. Même ceux qui soutiennent les réformes de bien-être achètent souvent encore des produits conventionnels à « moindre bien-être » (selon moi, tous les produits animaux sont à « moindre bien-être ») et, même si le prix de certains produits d’origine animale augmente en raison des réformes de bien-être (par opposition à la myriade d’autres facteurs qui affectent les prix), la demande ne change pas beaucoup parce la demande en de nombreux produits animaux est ce que les économistes appellent « inélastique » ou insensible à l’augmentation des prix au sein d’un champ particulier.
Si bien que même si le prix augmente tellement que la demande s’en trouve affectée, les consommateurs se rabattront simplement sur des produits moins chers ou fabriqués. En d’autres termes, il n’y a aucune raison de penser que si le prix du bœuf augmente, les consommateurs achèteront du tofu.
La seule manière de traiter de l’exploitation animale est de se concentrer sur le côté demande et d’éduquer les gens afin qu’ils sachent pourquoi ils ne doivent pas consommer de produits animaux. Point barre. De nombreuses personnes de par le monde se soucient moralement des animaux. Plutôt que de dire à ces personnes qu’elles peuvent se décharger de leurs obligations morales envers eux en consommant des produits d’origine animale « heureux », nous devons leur faire comprendre pourquoi la seule réponse sensée à la reconnaissance que les animaux ont une importance morale est d’arrêter de les consommer et de devenir végan.
Pour le dire autrement : si vous estimez que ce que Michael Vick a fait est mal sous prétexte que nous ne devons pas infliger souffrance et mort aux autres êtres sentients simplement parce que nous en retirons du plaisir, alors vous êtes nécessairement engagé à ne pas consommer d’animaux, précisément parce que la consommation de produits d’origine animale ne repose que sur le plaisir gustatif. Aussi, de la même façon que l’argument du plaisir est invalide dans le cas de Vick, il est tout aussi invalide pour le reste d’entre nous.
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Si vous n’êtes pas végan, devenez-le s’il vous plaît. Le véganisme est une question de non-violence. C’est d’abord une question de non-violence envers les autres êtres sentients. Mais c’est aussi une question de non-violence envers la terre et envers vous-même.
Le monde est végane ! Si vous le voulez.
Gary L. Francione
Professeur, Rutgers University
©2013 Gary L. Francione