Animal Care and Control : le triste échec du système de fourrière municipale de la ville de New York

Chers Collègues,

Animal Care and Control (ACC), qui gère depuis 1995 le système de fourrière municipale de la ville de New York, est une institution aux prises avec de nombreux problèmes. Des allégations choquantes de maltraitance et de négligence sur les animaux ont été faites, notamment via un rapport établissant qu’ACC a tué huit chiots qui pourtant avaient été réservés par des associations de sauvetage afin d’être placés.

Le programme d’évaluation comportementale, qui comprend le fait de retirer de la nourriture ou un jouet à un chien affamé ou stressé, ou de voir comment un chien stressé réagit lorsqu’il est confronté à un autre chien, élève un doute important quant au fait de savoir s’il est donné aux potentiels adoptants un portrait tant soit peu fidèle du chien tel qu’il sera une fois adopté.

ACC fournit une liste de chiens et de chats entre 17 et 18 h, la veille du jour où ils doivent être euthanasiés. ACC ferme à 20 h et rouvre le matin à 8h, mais il est difficile, sinon impossible, d’obtenir quelqu’un au téléphone. Les euthanasies commencent aux alentours de 10 ou 11 h du matin. En fait, on ne laisse pas le temps aux sauveteurs et aux adoptants de sortir des animaux des trois refuges gérés par ACC. Chaque nuit, des tentatives frénétiques de sauver des vies ont lieu, et bien que beaucoup d’animaux soient sauvés en dépit de la politique restrictive et déraisonnable d’ACC, de nombreux animaux en bonne santé sont tués.

Un article paru le 16 mai 2011 donne un aperçu perturbant de ce qui se passe au sein d’ACC. Emily Tanen était employée du programme ACC servant soi-disant de liaison entre ACC et les groupes de sauvetage :

Emily a pris sur elle de photographier tous les chiens du refuge – elle avait un don pour capturer la beauté intérieure de ses sujets.

Grâce à ses photos émouvantes et expressives, de nombreux chiens qualifiés de « difficiles » ou d’« inadoptables » ont pu être sauvés.

Mais apparemment, ses belles photos de chiens sans foyer contenaient quelque chose que le « pouvoir en place » à l’ACC de New York ne supportait pas – des photos de chiens recevant un contact humain.

De telles photos émouvantes faisaient souvent la différence entre la vie et la mort pour les animaux. Par exemple, pour les chiens qui n’ont pas la capacité de parler de leur propre caractère, elles constituaient fréquemment la clé pour avoir la vie sauve…

Images qui touchaient le cœur, qui tiraient tant de sentiment de ceux qui les regardaient qu’une vie pouvait en être littéralement sauvée.

Mais à présent, Emily n’est plus présente à la fourrière – une défenseuse énergique des animaux sans voix n’est plus là pour les aider.

Des photos ternes, tristes, dépourvues d’émotion, sont tout ce qu’il reste.

Je comprends que diriger un refuge dans un endroit comme New York soit difficile pour des gens doués des meilleures intentions. Mais il devient de plus en plus manifeste qu’ACC a une politique et des pratiques apparaissant au mieux comme contreproductives. Et si même une fraction seulement des allégations de négligence contre ACC sont vraies, alors ACC est un enfer pour les animaux assez infortunés pour s’y retrouver.

Il n’est jamais moralement justifiable de tuer un animal en bonne santé, et un animal en bonne santé tué à ACC ou dans n’importe quel autre refuge est un animal tué de trop. ACC ne tue pas simplement des centaines d’animaux par mois : il semble pressé d’agir ainsi et de faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire échouer les efforts des associations de sauvetage et des gens engagés tels qu’Emily Tanen pour sauver les animaux. En outre, ACC place un poids terrible sur les associations, les forçant à s’engager chaque jour dans une course désespérée pour sauver autant d’animaux que possible.

Il est grand temps d’assurer un meilleur contrôle sur Animal Care and Control de New York. Et il est temps pour la ville de New York d’évoluer vers un type de fourrière progressiste sans euthanasies. Cela est réalisable si les New Yorkais ont pour ce faire suffisamment de volonté politique.

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Si vous n’êtes pas végan, devenez-le. C’est facile ; c’est meilleur pour votre santé et la planète. Mais surtout, c’est la bonne chose à faire moralement. Si vous l’êtes déjà, alors sensibilisez autant de gens que vous le pouvez au véganisme.

Si vous en avez la possibilité, adoptez un animal sans foyer, ou faites pour lui famille d’accueil. Tant d’entre eux ont besoin de votre aide. Si vous n’avez pas la place ou les ressources suffisantes pour accueillir un chien, un chat ou un lapin, de nombreux animaux plus petits, comme des souris, des rats, des tortues, des poissons, ont eux aussi besoin d’un foyer. Si vous avez du terrain, sachez qu’il y a également beaucoup d’animaux plus gros, d’animaux « de ferme », qui ont besoin d’un toit.

Prendre soin des personnes animales nonhumaines constitue une part importante de ce que sont les droits des animaux. Et si vous êtes impliqué dans le sauvetage d’un animal, rappelez-vous qu’il n’y a aucune différence entre cet animal que vous sauvez et celui que vous mangez.

Si vous avez un compagnon animal, assurez-vous qu’il ne se reproduise pas. Nous n’avons pas besoin que de nouveaux animaux domestiques viennent au monde !

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2011 Gary L. Francione