Archives annuelles : 2010

Un rêve welfariste devient réalité !

Chers Collègues :

Imaginez que vous trouviez une campagne ciblée qui vous permettra d’engranger de l’argent sans fin, 24 h/24, sept jours sur sept, de sorte que vous (et, surtout, vos donateurs) puissiez « aider les animaux ».

Imaginez que cette campagne ne contraigne personne à changer sa conduite envers les animaux. Que tout le monde puisse continuer à manger des steaks, à boire du lait, à porter de la laine ou du cuir, à aller au cirque et à passer l’après-midi dans les champs de courses, tout en éprouvant le délicieux sentiment d’être une personne douée de « compassion ».

Imaginez une campagne dont le but est précisément de définir la « maltraitance animale » de manière si étroite qu’à peu près nul donateur potentiel, peu importe la quantité de viande, de lait, d’œufs, de fromage, de beurre ou de glace qu’il ingurgite, peu importe la nature de ce qu’il consomme et la forme d’exploitation légalisée à laquelle il participe, ne sera considéré comme participant à la « maltraitance animale ».

Tout ce que les gens auront à faire sera de soutenir des actions complètement dépourvues de sens – par un don, bien entendu.

Ne cherchez pas plus loin, j’ai la campagne qu’il vous faut : la campagne des registres contre la maltraitance animale.

Le Comté de Suffolk, dans la moitié est de Long Island, a créé cette semaine le premier registre de maltraitance animale. Cette loi exigera que les personnes condamnées pour cruauté envers les animaux soient enregistrées par les autorités ou fassent face à la prison et aux amendes. La loi Suffolk est modelée sur les « Lois Megan » qui ont créé des registres pour les agresseurs d’enfants.

Désormais, nous serons donc en mesure d’identifier les « agresseurs d’animaux », tout au moins dans une partie de Long Island.

Mais attendez.

Les supermarchés du Comté de Suffolk qui vendent des morceaux de corps et des produits d’origine animale figureront-ils sur le registre ? Eh bien non, car la vente de morceaux de corps d’animaux ou de produits d’origine animale est parfaitement légale. Ce n’est pas de la « maltraitance animale ».

Et les habitants du Comté de Suffolk qui consomment des produits d’origine animale – ainsi que tous ceux d’entre nous qui créons la demande en produits d’origine animale – figureront-ils sur le registre ? Bien sûr que non. Consommer des animaux ne constitue pas une violation de la loi anti-cruauté.

Par conséquent, qui est exactement visé par cette loi ?

Eh bien, selon l’article en lien ci-dessus, il y a la femme qui a torturé les chats :

La loi fut motivée par de nombreux cas de maltraitance animale survenus au cours des mois précédents, dont celle d’une femme de Selden accusée d’avoir forcé ses enfants à assister à la torture et au meurtre de chats et de douzaines de chiens, avant de les brûler dans son arrière-cour.

Il est clair désormais que le problème est ici. En définissant par  « maltraitance animale » les conduites rares et pathologiques se heurtant aux lois anti-cruauté – conduites représentant sans doute moins que le millionième d’1 % de l’usage que nous faisons des animaux -, on ne touche pas à ce qui est considéré comme « normal ». On renforce l’idée qu’utiliser n’est pas maltraiter, et que la maltraitance constitue l’exception à la règle plutôt que la règle de chaque seconde de chaque jour. En outre, cette loi s’appliquera majoritairement aux situations impliquant les animaux que nous fétichisons : les chiens, les chats, etc. Autrement dit à ceux que nous aimons et que nous considérons comme des membres de notre famille, tout en plantant allégrement notre fourchette dans le corps des autres.

Bref, c’est une initiative dépourvue de sens qui servira seulement à renforcer l’idée qu’il est correct d’exploiter les animaux tant que nous ne les « maltraitons » pas.Cette initiative dit même que notre utilisation « normale » des animaux n’est pas de la maltraitance.

Il est tout aussi clair que cette sorte de campagne est un rêve welfariste qui devient réalité : c’est une campagne que tout le monde peut soutenir et qui donnera l’impression aux gens d’être vertueux. Seuls les « méchants » maltraitent les animaux, et ils figurent dans le registre criminel ; quant à nous autres, nous sommes des gens doués de « compassion ».

Je peux vous assurer que cette campagne constitue un filon du welfarisme animal qu’on ne pourra pas arrêter. En fait, si vous voulez grimper à bord, vous feriez mieux de vous dépêcher, car il est déjà en train de quitter la gare :

Les militants du bien-être animal espèrent que la loi, votée mardi à l’unanimité dans la banlieue du Comté de la ville de New York qui compte 1,5 million d’habitants, inspirera les gouvernements du pays tout entier, de la même façon que les registres de la Loi Megan pour les agresseurs d’enfants se sont multipliés au cours de la dernière décennie.

Plus d’une douzaine d’Etats ont introduit une législation visant à établir des registres similaires, mais le Comté de Suffolk est la première entité gouvernementale à voter une telle loi, a déclaré Stephan Otto, directeur des affaires législatives du Fonds de Défense Légale des Animaux.

PETA a déjà fait part de son soutien enthousiaste aux registres. PETA estime-t-elle que la conceptrice d’abattoirs et consultante en industrie de la viande Temple Grandin devrait y figurer ? Rentre-t-elle dans la catégorie des « agresseurs d’animaux » ? Non ; PETA a décerné un prix à Grandin.

Et Whole Foods, qui vend de la viande « heureuse » et d’autres produits d’origine animale soutirés aux animaux torturés ? Non, car PETA (avec la plupart des grosses sociétés commerciales du bien-être animal) soutient les produits d’origine animale « heureux » vendus par Whole Foods.

Et les organisations animalistes aux vastes budgets qui préfèrent tuer les animaux plutôt que de mettre sur pied un programme d’adoption ? Sont-ils des « agresseurs » ? Non, PETA tue 90 % des animaux qu’elle recueille dans ses installations, donc cela ne saurait constituer de la maltraitance, n’est-ce pas ?

Et les gens qui consomment des produits d’origine animale ? PETA les considère-t-elle comme des « agresseurs d’animaux » ? Ce serait légèrement embarrassant étant donné que la moitié des membres de PETA, selon le vice-président de l’organisation Dan Mathews, ne sont même pas végétariens.

Cela vient renforcer mon avis selon lequel l’idée des registres d’agresseurs n’est qu’une tentative de définir la « maltraitance » par l’exception pathologique consistant à torturer des chatons et des chiens dans son arrière-cour. Ce genre d’épisode est extrêmement rare. C’est l’exploitation journalière faite par des gens ordinaires, y compris celle perpétrée, facilitée et approuvée par le business du bien-être animal, qui constitue la vraie maltraitance.

Mais soyez relax ! Il doit y avoir plein de dollars à se faire là-dedans. Il existe 50 Etats plus Washington D.C., divers territoires et des centaines de milliers de comtés, de villes, de villages, etc. C’est une campagne qui peut s’étendre sur des décennies et dont la durée de vie en termes de collectes de fonds est presque illimitée. J’imagine déjà les Marches en faveur des Registres menées par des célébrités diverses et variées, permettant à chaque femme, homme ou enfant d’acheter son passeport pour se démarquer de la classe des « agresseurs d’animaux » en faisant un don pour s’assurer que les vrais « agresseurs d’animaux » figurent bien dans les registres criminels pendant que nous continuerons d’avoir bonne opinion de nous-mêmes. Je suis sûr que l’on prévoit déjà d’organiser des événements médiatiques avec des femmes nues portant seulement des morceaux de papier avec les noms des délinquants figurant dans les registres. Oh, tous les sacrifices que certains feront « pour les animaux »…

Et que dire de la femme de Long Island qui a torturé les chiens et les chatons ? N’est-ce pas une bonne idée que d’avoir un registre pour identifier les gens comme elle ?

Eh bien, ce n’en est pas une si vous croyez traiter des cas similaires de la même façon.

Vous voyez, cette personne a torturé des chiens et des chatons parce qu’elle en retirait plaisir et satisfaction. Etait-ce mal ? Certainement. Mais en quoi ce qu’elle a commis diffère-t-il réellement de ce que le reste d’entre nous faisons ? La plupart d’entre nous mangeons des produits d’origine animale, et les animaux dont ces produits sont issus ont été torturés exactement autant que les chiens et les chatons de l’affaire de Long Island. Mais cette femme est une criminelle, tandis que nous autres, qui soutenons le registre et d’autres trucs du même acabit, sommes des gens doués de « compassion ». Cherchez l’erreur.

Il y a quelques années (2007), j’avais fait la remarque que Michael Vick, qui a purgé sa peine pour avoir organisé des combats de chiens, ne différait pas vraiment du reste d’entre nous. Il aimait s’asseoir autour d’une fosse et regarder des chiens se battre entre eux ; nous autres aimons nous asseoir autour d’une fosse à barbecue pendant que rôtissent les corps d’animaux qui ont été torturés exactement autant (sinon plus) que les chiens de Vick. La seule différence entre lui et nous est que nous payons quelqu’un pour faire le sale boulot à notre place. Mais nous prenons plaisir à consommer les produits de l’exploitation exactement comme Vick prenait plaisir à ce qu’il faisait.

Tout cela, c’est de la schizophrénie morale.

Si vous n’êtes pas vegan, devenez-le. C’est facile, c’est meilleur pour votre santé et pour la planète. C’est surtout, sur le plan de l’éthique, la bonne et la juste chose à faire. C’est ce que nous devons aux autres animaux. Si vous êtes vegan, alors sensibilisez les autres au véganisme.

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione

Approche Abolitionniste en Français : le nouveau site-miroir

Chers Collègues :

Marc Vincent, Méryl Pinque et Valéry Giroux ont créé un site-miroir en français. Je suis ravi que les militants français disposent désormais d’un site qui soit l’exacte réplique de notre site originel.

Bien qu’il existe des sites publiant régulièrement des traductions autorisées de mes articles de blog en espagnol, en portugais et enallemand, et bien que le site en anglais vous propose des vidéosle Pamphlet Approche Abolitionniste ainsi que d’autres documents en plusieurs langues, il s’agit de notre premier site-miroir.

Merci à Marc, Méryl et Valéry.

J’aimerais ajouter que quelle que soit la langue que vous parlez, la réalité est la même :

Si vous n’êtes pas vegan, devenez-le. C’est facile, c’est meilleur pour la santé et la planète. Par-dessus tout, c’est, moralement, la bonne et la juste chose à faire.

Si vous êtes vegan, alors sensibilisez les autres au véganisme de manière créative et non-violente.

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione

Viva! contre la RSPCA… et n’oubliez pas le bouton « Donnez » !

Chers Collègues :

Dans le sillage de la controverse britannique sur la vente de viande halal qui suppose l’exsanguination sans étourdissement et les remarques de l’organisation néowelfariste Viva! selon quoi « Les consommateurs peuvent y mettre du leur en boycottant les endroits vendant de la viande d’animaux qui n’ont pas été étourdis », j’ai écrit deux articles.

Dans le premier article, je faisais remarquer que, en plus de suivre le mouvement islamophobe conduit par les médias réactionnaires, Viva! faisait la promotion d’une version soi-disant “plus heureuse” du massacre animal, quand elle aurait dû dire que la seule réponse cohérente au souci moral de l’exploitation animale est d’arrêter complètement de manger, de porter ou d’utiliser les produits d’origine animale en devenant vegan.

Viva! a répondu, et j’ai alors écrit un second article où je faisais remarquer que Viva! établit une distinction entre la chair et les autres aliments d’origine animale, plébiscite le végétarisme comme choix éthique cohérent, définit le véganisme comme difficile et « rebutant », vend des livre de cuisine végétarienne avec des recettes non véganes et fait de la publicité pour des auberges et restaurants servant des produits laitiers. Bref, Viva! promeut l’exploitation animale dans sa version sans viande.

Viva! a mis en accusation la RSPCA qui sponsorise le label Freedom Food, affirmant que la RSPCA ne contrôle pas correctement les choses et que les œufs « heureux » ne le sont pas vraiment. Mais Viva! ne nous dit rien de neuf. Il était clair dès le départ que le projet Freedom Food n’est rien de plus qu’un procédé marketing destiné à enrichir la RSPCA et les producteurs de viande/produits d’origine animale « heureux », et que les animaux Freedom Food sont torturés autant que ceux dont la souffrance et la mort ne sont pas bénies par la RSPCA. Pourtant, des groupes welfaristes nord-américains, britanniques ou autres déploient des efforts frénétiques pour créer de nouveaux partenariats avec les exploiteurs établis qui entraîneront encore plus de labels « exploitation heureuse ».

Mais revenons au conflit opposant Viva! et la RSPCA. Nous avons donc une organisation qui soutient l’exploitation animale qui accuse une autre organisation de soutenir l’exploitation animale. Je m’attends presque à ce que Viva! fasse étalage de certaines de ses célébrités non véganes pour nous dire que les non-vegans de la RSPCA sont moins « compatissants » que les non-vegans de Viva!. Peut-être même que PETA pourra patronner un combat de catch « compassionnel » dans la boue entre les non-vegans de Viva! en petite tenue et la RSPCA. N’importe quoi pour les animaux.

Mais après la pluie, le beau temps. Bien entendu, les produits d’origine animale ne sont pas vraiment « heureux » (sauf apparemment s’ils sont servis dans un restaurant non vegan plébiscité par Viva!). Mais vous pouvez aider. A droite de la mise en accusation de la RSPCA par Viva! se trouve la solution : « Aidez-nous à sauver les animaux. Faites un don à Viva! », et vous avez un espace pour inscrire la somme choisie ainsi que le bouton « Donnez ».

Tel est le refrain de base de toutes les grandes structures : la situation est mauvaise pour les animaux, mais vous pouvez l’améliorer. Envoyez-nous de l’argent et nous résoudrons le problème. Nous « sauverons les animaux ».

Bien sûr, c’est un fantasme. La seule chose que vous sauverez en cliquant sur le bouton « Donnez », ce sont les jobs des gens qui travaillent pour Viva!. Il existe un moyen de résoudre le problème de l’exploitation animale ; il existe un moyen de « sauver les animaux » : celui de faire évoluer leur statut de celui de produits et de ressources humaines à celui de membres de la communauté morale et de personnes nonhumaines. Mais cela n’arrivera jamais – ne pourra jamais arriver – tant que les animaux se retrouveront dans nos assiettes, sur notre dos ou à nos pieds. Leur statut ne changera pas en l’absence d’un mouvement puissant pour le véganisme éthique.

Par conséquent, vous pouvez aider, mais pas en envoyant de l’argent à Pierre ou Paul. Vous n’avez pas besoin de grandes structures, ni du bouton « Donnez ». Les grandes structures commerciales animalistes sont des obstacles au changement, non des facilitateurs.

Vous avez seulement besoin de votre décision pour faire ce qu’il convient et devenir vegan.

Ne vous méprenez pas : si vous n’êtes pas vegan, vous participez directement à l’exploitation animale. Il n’y a pas de différence moralement pertinente entre la chair et les autres produits d’origine animale. Il y a autant de souffrance dans un verre de lait ou un morceau de fromage servi dans un restaurant de type exploitation « heureuse » plébiscité par Viva! que dans la viande vendue sous le label exploitation « heureuse ». Tous les animaux, qu’ils soient utilisés pour la viande, le lait ou n’importe quoi d’autre, que les produits soient vantés ou non comme « heureux », finissent leurs existences dans le bruit et les conditions sordides des mêmes immondes abattoirs.

Si vous n’êtes pas vegan, devenez-le. En dépit des proclamations négatives de Viva! et de plusieurs autres grosses structures commerciales animalistes selon quoi le véganisme serait difficile ou rebutant, c’est très facile. Et quelque difficile que vous le trouviez vous-même, songez combien le fait que vous ne soyez pas vegan est dur pour les animaux.

Le véganisme est meilleur pour votre santé et pour la planète. Par-dessus tout, c’est moralement la bonne et la juste chose à faire. Le véganisme éthique est un moyen puissant de dire « non » à l’exploitation animale.

Si vous êtes vegan, alors sensibilisez les autres au véganisme. Votre propre véganisme et vos efforts engagés dans une éducation végane créative et non-violente sont ce qu’il y a de plus efficace pour aider les animaux.

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione

Une défense efficace des droits des animaux en trois étapes simples

Chers Collègues :

Vous voulez être un défenseur des droits des animaux efficace ? C’est facile. Voici le mode d’emploi en trois étapes simples :

Premièrement, devenez vegan.

Si vous considérez les animaux comme des membres de la communauté morale – si vous refusez la notion selon laquelle les animaux sont des choses -, alors vous n’avez pas d’autre choix que celui d’arrêter de manger, de porter et d’utiliser les animaux ou les produits d’origine animale.

Vous ne pouvez refuser l’esclavage animal tant que vous y participez directement en utilisant les nonhumains comme des ressources humaines.

Devenir vegan est tout simplement la chose la plus importante que vous puissiez faire pour aider les animaux et exprimer votre soutien à la justice pour les nonhumains. Devenir vegan, c’est appliquer le principe de l’abolition dans votre propre existence. Devenir vegan, c’est dire « non » à l’exploitation animale.

Ce n’est pas seulement une question de compassion ; c’est une question de justice fondamentale. La compassion peut nous remuer d’un point de vue émotionnel, mais le véganisme est le minimum que nous devons aux animaux. C’est une simple question d’obligation morale.

Devenir vegan est facile ; c’est meilleur pour la santé et la planète. Et, par-dessus tout, c’est meilleur pour votre esprit parce que c’est moralement la juste chose à faire.

Deuxièmement, sensibilisez les autres au véganisme de manière créative et non-violente.

Efforcez-vous de parler du véganisme à au moins une personne par jour. Vous verrez que c’est plus facile qu’on le pense et que les gens sont réceptifs.

Ne tombez pas dans le piège welfariste de la promotion du végétarisme. Il n’y a aucune différence entre la viande et les autres produits d’origine animale. Les animaux exploités pour les produits laitiers sont généralement gardés en vie plus longtemps, mais traités aussi mal sinon pire que les animaux exploités pour la viande, et tous finissent dans le même abattoir. Ne plébiscitez pas les œufs « heureux » de poules élevées en plein air, la viande « heureuse » ou les produits laitiers « heureux », car tout cela implique l’exploitation des animaux. Ne laissez personne vous dire que les gens sont trop stupides ou insensibles pour prendre le véganisme au sérieux. C’est là une propagande élitiste qui permet aux grandes associations de bien-être animal de vendre des indulgences au public en le rendant moralement à l’aise vis-à-vis de l’exploitation animale.

Nous pouvons admettre que les gens atteignent au but « à leur propre rythme », mais nous ne devons jamais concéder que ce « but » soit moindre que le véganisme. Ceux qui ne sont pas prêts à devenir végans passeront par l’étape intermédiaire qu’ils veulent, pourvu que le message selon quoi le véganisme doit constituer la ligne de fond morale de tout véritable défenseur des droits des animaux soit clair comme le cristal.

Troisièmement, adoptez un animal sans abri.

Il y des millions d’animaux qui ont besoin d’un foyer. Nous avons l’obligation morale de nous occuper d’eux. Alors offrez un foyer à tout animal que vous êtes en mesure d’accueillir : un chien, un chat, un poisson, une gerbille, une tortue, une vache, une chèvre, une poule – n’importe qui.

L’adoption est le meilleur moyen d’ajouter de l’amour à votre vie en même temps que vous agissez justement envers les animaux.

Et voilà. Une défense des droits des animaux en trois étapes simples. Pas de grosses structures, pas de femmes nues en cage, pas de marchandisation de l’éthique ni de vente de passe-droits moraux générés ou sollicités.

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione

IndyMediaLive – Mardi 5 octobre

Chers Collègues :

Mardi 5 octobre, je serai l’invité d’IndyMediaLive. L’émission sera diffusée sur WRIR 97.3 FM à Richmond en Virginie, de 12 heures 30 à 13 heures.

Je débattrai de l’approche abolitionniste, du véganisme et de la non-violence. J’espère que vous aurez la possibilité d’écouter l’émission, qui sera diffusée en continu et archivée sur le site.

Si vous n’êtes pas vegan, devenez-le. C’est facile, c’est meilleur pour la santé et la planète. Et, par-dessus tout, c’est, sur le plan moral, la bonne et la juste chose à faire.

Si vous l’êtes déjà, alors sensibilisez les autres au véganisme de manière créative et non-violente.

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione

La théorie végane/abolitionniste au Canada

Chers Collègues :

Ce week-end, je vais faire deux exposés dans la région de Toronto.

Le vendredi 1er octobre, à 15 heures 30, je débattrai, en tant qu’invité de la Suite d’Orateurs du Département de Philosophie de l’Université de Guelph, du point de vue welfariste selon lequel les animaux nonhumains auraient une valeur morale inférieure à celle des humains. Selon les welfaristes se référant à Bentham puis poursuivant avec Singer et la plupart des grandes organisations de bien-être animal, les animaux (possible exception faite de certains animaux comparables aux humains tels que les grands singes) ont un intérêt à ne pas souffrir, mais non à continuer de vivre. La raison avancée pour justifier un tel point de vue est que les animaux n’ont pas conscience d’eux-mêmes de la même façon que les humains normaux. Les welfaristes soutiennent que la question morale fondamentale est le traitement des animaux, et non leur utilisation. C’est cette opinion qui fait loi au sein du mouvement « flexitarien »/« viande heureuse ».

Je montrerai que les idées welfaristes sur la cognition animale et la conscience de soi sont elles-mêmes spécistes et demanderai que soit évoquée la question de la valeur morale égale de tous les êtres sentients et si le statut de propriété des nonhumains peut être justifié.

Les rencontres du Département de Philosophie sont gratuites et ouvertes au public.

Le samedi 2 octobre, je ferai une communication sur les droits des animaux, le problème de l’animal considéré comme propriété et la non-violence au 11e Forum Annuel de Bien-Etre Animal de l’Ecole de Médecine Vétérinaire de l’Université de Guelph.

De nombreux défenseurs des animaux passent leur temps à parler uniquement avec d’autres défenseurs du même avis. Cela ne fait pas avancer les choses. Nous avons besoin de débattre avec les gens en général, y compris ceux qui, comme les vétérinaires, embrassent une approche welfariste et rejettent la perspective abolitionniste/des droits. Samedi, je m’adresserai à des welfaristes engagés, et j’espère au moins les stimuler à réfléchir aux limites pratiques des réformes de bien-être et aux problèmes moraux posés par l’utilisation des animaux (fût-elle « humaine ») d’un point de vue général.

L’accès aux rencontres de l’Ecole Vétérinaire est gratuit, mais l’enregistrement est recommandé eu égard au nombre de places limité.

Si vous n’êtes pas vegan, devenez-le. C’est facile, c’est meilleur pour la santé et la planète. Et, par-dessus tout, c’est, moralement, la bonne et la juste chose à faire.

Si vous l’êtes déjà, alors sensibilisez les autres au véganisme de manière créative et non-violente.

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione

La position de Singer vis-à-vis des poissons est louche

Chers Collègues :

Dans un récent article, Peter Singer soutient que :

Nous devons apprendre à capturer et tuer humainement les poissons sauvages – ou, si ce n’est pas possible, à trouver des alternatives moins cruelles et plus durables pour les manger.

Une alternative ? Quid des légumes, fruits, noix, légumineuses et céréales ?

Comme je l’ai rappelé ici et là, Singer pose que l’utilisation des poissons (ou des autres animaux) pour la nourriture – pour autant qu’ils soient traités « avec humanité » – n’est pas moralement inacceptable en soi car, selon Singer, les poissons n’ont pas le sens du futur et, par conséquent, n’ont pas d’intérêt à continuer de vivre, mais seulement l’intérêt de ne pas souffrir.

La position de Singer selon laquelle seuls les êtres doués d’une conscience de soi semblable à celle des humains ont un intérêt à vivre (en tant que distinct du fait de ne pas souffrir) est spéciste. Un poisson tient à sa vie exactement comme je tiens à la mienne et vous à la vôtre. Le poisson peut penser aussi différemment son existence que moi la mienne. Et alors ? Il préfère ou veut ou désire rester en vie. Tout comme moi. Tout comme vous. Tout comme n’importe quel être sentient.

En outre, Singer choisit une fois de plus d’ignorer que parce que les animaux sont des propriétés, les standards de leur bien-être ne dépasseront pas, sauf exceptions rarissimes, le niveau requis pour s’assurer qu’ils sont exploités efficacement. On améliore rarement les standards de bien-être, sauf s’il y a un bénéfice économique à la clé. La réalité économique les maintient à un très bas niveau. Le welfarisme ne fonctionne tout simplement pas dans les faits.

Dans l’article, Singer déclare également que :

Les règlementations en matière d’abattage exigent généralement que les animaux soient rendus instantanément inconscients avant d’être tués, ou que la mort survienne presque immédiatement, ou, dans le cas des abattages rituels, qu’elle soit aussi proche de l’instantanéité que l’autorise la doctrine religieuse.

Pas pour les poissons. Il n’y a aucune exigence d’abattage humain pour les poissons sauvages capturés et tués en mer, ni, dans la plupart des cas, pour les poissons d’élevage.

Cela me choque au-delà de toute mesure que Singer suggère que les règlementations exigeant soi-disant un abattage « humain » soient autre chose que des tentatives de rendre les humains plus à l’aise par rapport aux horreurs qui se déroulent dans les abattoirs. Si Singer s’est jamais rendu dans un abattoir – que ce soit un abattoir conventionnel ou l’un de ceux conçus par Temple Grandin, la gagnante du prix PETA – et qu’il pense que les mots « humain » et « abattage » vont ensemble, c’est qu’il n’a pas prêté attention à ce qui se passait sur le tapis d’abattage. Nous avons vu maintes et maintes fois que l’étourdissement et l’exsanguination ne sont souvent même pas exécutés convenablement, et que quand bien même ils le seraient, appeler une telle torture « humaine » à n’importe quel niveau est profondément inquiétant.

Enfin, parce que Singer et d’autres welfaristes voient dans le véganisme seulement un moyen de réduire la souffrance et non une exigence de justice qui nous interdit d’utiliser les animaux comme des ressources, fût-ce « humainement », ils ne peuvent proposer le véganisme comme autre chose qu’un principe « flexitarien » et soutiennent l’exploitation « heureuse », qu’ils louent comme « compatissante ». Singer soutient que le véganisme cohérent est « fanatique » et que nous pouvons moralement nous offrir le « luxe » de manger des produits animaux « humains ».

Si vous n’êtes pas vegan, devenez-le. C’est facile, c’est meilleur pour la santé et la planète. Et, par-dessus tout, c’est, sur le plan moral, la bonne et la juste chose à faire.

Si vous l’êtes déjà, alors sensibilisez les autres au véganisme de manière créative et non-violente.

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione

Assis, tais-toi, souris, signe un chèque et admire le spectacle

Chers Collègues :

Chris Hedges a écrit un essai formidable, « Retribution for a World Lost in Screens« . Bien que la question des animaux n’y soit pas abordée, son essai nous aide à comprendre le « mouvement » animaliste actuel et la raison de son échec. Hedges défend l’idée que dans notre culture moderne centrée sur les ordinateurs, on ne cherche plus à comprendre les choses ni à entrer en empathie avec les autres ; on recherche seulement l’auto-gratification, l’illusion du pouvoir et le divertissement. Quiconque n’affiche pas un sourire perpétuel devant les problèmes du monde, quiconque fait montre d’un léger embarras à leur sujet est rejeté en tant que personne « négative » et « pessimiste ».

Nous sommes responsables du traitement cruel et du meurtre impitoyable de milliards d’êtres sentients – une réalité sans égale dans l’histoire humaine. Cela se passe sous nos yeux. Au lieu de s’ériger en une force unifiée et non-violente pour dire « non » à ces souffrances et ces morts inimaginables, on convertit ce véritable trou noir moral en spectacle. On organise des galas tenus par des non-vegans au cours desquels passent des vidéos où l’on voit des Narcisse pathétiques se décerner des médailles, des femmes nues en cage « pour les animaux » et les leaders du bien-être animal collaborer avec les exploiteurs institutionnels et nous assurer que les « pires » aspects de l’exploitation des animaux peuvent être discutés via des réformes dépourvues de sens, et que tout ce que nous avons à faire pendant ce temps-là, c’est d’être relax et contents parce que décidément tout ira bien– aussi longtemps que nous donnerons de l’argent, bien entendu.

L’on assiste à un spectacle perpétuel, des « conférences » (qui ne sont rien d’autre, pour les grandes corporations de bien-être animal, que des shows commerciaux) aux « marches pour les animaux », de sorte que ceux qui se sentent concernés peuvent se retrouver et se sentir bien en exprimant leur « compassion » et leur soutien à un traitement « humain » des animaux, en protestant contre les « abus » – autant de notions vides de sens avec lesquelles nul n’est de toute façon en désaccord dans l’abstrait. On se voit offrir des concours pour dessiner des tee-shirts avec des slogans contre l’élevage industriel ainsi que des films sur des concepteurs d’abattoirs « visionnaires » recevant des récompenses de la part des associations « animalistes ».

On nous rabâche que dire « non » en défendant clairement le véganisme comme ligne de fond morale n’est ni nécessaire, ni souhaitable. Ce ne serait pas nécessaire parce que les réformes de bien-être ainsi qu’une exploitation « heureuse » des animaux viseraient le problème de façon plus « pratique ». Ce se serait pas souhaitable non plus parce qu’on ne veut surtout pas que le public soit mécontent et qu’une solution qui requiert de vrais changements puisse interférer avec la quête acharnée du divertissement et des solutions faciles. On dit aux gens qu’ils agiront très bien en devenant simplement des « omnivores consciencieux » ou des « carnivores pleins de compassion », en consommant de la viande et des produits d’origine animale flanqués d’un label « fait avec humanité » sponsorisé par l’une ou l’autre de ces grosses organisations animalistes.

La critique de cette machine à spectacle bouffie, inefficace qu’on appelle « le mouvement », terme impropre parce qu’il ne va nulle part si ce n’est en arrière, n’est pas tolérée. Elle interfère avec le désir de croire ce que disent les welfaristes commerciaux : à savoir que l’on peut guérir le cancer en signant des chèques, en la fermant, en s’asseyant et en admirant le spectacle. Comme quelqu’un parlant dans un cinéma quand on essaie de regarder et de prendre plaisir à un film stupide. Cela interfère avec le divertissement. Dans la société qui est la nôtre – et dans le cadre du « mouvement animaliste » -, c’est le plus grave péché qui soit.

Si la planète survit et que l’histoire nous juge, ce ne sera pas pour ne pas avoir contribué davantage aux corporations de bien-être animal afin qu’elles aient été en mesure de mener de plus grosses campagnes en faveur des œufs de poules élevées en plein air ou de la suppression des box à veaux : ce sera à propos de notre destruction cruelle et sans pitié des plus vulnérables d’entre nous – humains et nonhumains -, et parce que nous nous serons simplement contentés d’admirer le spectacle.

Si vous n’êtes pas végan, devenez-le. C’est facile, c’est meilleur pour la santé et pour la planète. Par-dessus tout, c’est, sur le plan moral, la bonne et la juste chose à faire.

Si vous l’êtes déjà, alors sensibilisez les autres au véganisme de manière créative et non-violente.

Le véganisme éthique est un moyen puissant de dire « non ».

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione

Welfarisme, action directe militante, mantras et foi aveugle

Chers Collègues :

Plusieurs d’entre vous expriment leur frustration quant au fait que lorsqu’on cherche à engager la discussion avec d’autres défenseurs des animaux sur l’abolition versus la réglementation, ou sur l’éducation végane non-violente versus l’action directe militante, les partisans des réformes de bien-être ou de la violence n’ont rien à dire de solide.

L’explication en est que la croyance en la violence ou dans les réformes de bien-être n’est pas basée sur la raison ; elle est basée sur la foi. Concernant les welfaristes, vous pouvez mettre soigneusement sur pied un argument raisonné afin de démontrer que le réformisme ne fonctionne pas et ne peut fonctionner en raison des facteurs économiques. Vous pouvez montrer comment les réformes de bien-être ont historiquement échoué. Vous pouvez montrer en quoi les campagnes welfaristes contemporaines sont profondément imparfaites. Vous pouvez produire une analyse raisonnée.

Les welfaristes n’ont strictement rien à opposer à cela, si ce n’est répéter le mantra : « Mais nous devons faire quelque chose maintenant pour aider les animaux ». Vous pouvez répondre que les réformes de bien-être, dans les faits, n’aident en rien les animaux « maintenant », et démontrer empiriquement qu’il en est bien ainsi. Vous pouvez montrer en quoi les réformes de bien-être ont rendu, et continuent de rendre, le public plus à l’aise par rapport à l’exploitation animale. Leur réponse consiste alors seulement en un autre mantra : « Vous semez la zizanie ». Ce qui, une fois traduit, signifie : « Nous n’avons rien à répondre, alors taisez-vous et soutenez les réformes de bien-être, car vous vous ingérez par vos questions dans notre politique de collectes de fonds. »

Vous pouvez donner des arguments en faveur du véganisme comme ligne de fond morale et contre les campagnes ciblées. Les welfaristes ne répondent pas par des analyses raisonnées ; ils réaffirment seulement la distinction arbitraire entre la viande et les autres produits d’origine animale ; ils répètent simplement que la fourrure est différente de la laine ou du cuir. Ils récitent des mantras. Ils disent : « Mais beaucoup d’entre nous étaient végétariens avant de devenir vegans. » Et alors ? La plupart des défenseurs des animaux appartenaient à des organisations welfaristes qui présentent continuellement le véganisme comme difficile ou rebutant, et qui dépeignent le végétarisme comme une posture morale cohérente. Est-ce une surprise que beaucoup de vegans aient d’abord été végétariens ? Et ceci a-t-il la moindre pertinence quant au fait que le véganisme, en tant que principe de base, doit constituer la ligne de fond morale du mouvement ? Non, évidemment non.

Un autre mantra très populaire est : « Gardez vos critiques pour les exploiteurs. » Mais l’idéologie welfariste, y compris la promotion de la viande « heureuse » et des produits d’origine animale « humains », est de l’exploitation.

Ce n’est pas différent de la manière dont procèdent les religions organisées. La raison n’a aucune place là où la foi constitue la monnaie d’échange et où l’analyse critique est vue comme une hérésie. C’est une bonne chose que vouer des gens au bûcher ne soit plus permis, sinon les grands prêtres du welfarisme animal se lanceraient dans une Inquisition moderne.

Ceux qui promeuvent la violence ont une conduite cultuelle similaire. Ils scandent sans cesse le mantra : « Nous devons utiliser la violence contre les exploiteurs. » Les questions philosophiques et morales soulevées par la violence mises à part, vous pouvez leur expliquer que, dans les faits, les véritables exploiteurs sont en premier lieu ceux qui créent la demande en produits d’origine animale. Les exploiteurs établis sont bien sûr également coupables, mais ils ne font que répondre à la demande du public en produits animaux. C’est comme un contrat de meurtre ; les exploiteurs établis tuent, mais ceux qui consomment les produits d’origine animale et génèrent la demande embauchent en fait les tueurs institutionnels pour effectuer les meurtres. En droit criminel, la personne qui embauche le tueur et le tueur sont tous deux coupables de meurtre, et quiconque pense clairement comprend pourquoi tous deux sont également coupables devant la loi.

Vous pouvez faire remarquer aux partisans de la violence que si dix abattoirs ferment aujourd’hui suite à l’action directe, dix de plus surgiront demain, ou que dix abattoirs existants augmenteront leur capacité de production aussi longtemps que la demande restera la même. Vous remarquerez que les supporters de l’action militante sont des exploiteurs en ce que beaucoup d’entre eux ne sont même pas vegans. Vous remarquerez que les partisans de la violence, qui sont souvent aussi des partisans des réformes de bien-être, n’arrivent pas à comprendre que ceux qui promeuvent la viande « heureuse » et l’exploitation « humaine » promeuvent l’exploitation.

La réponse ? Ils réassènent seulement leur mantra comme quoi la violence est nécessaire. Aucun raisonnement ; aucune analyse critique. Simplement l’assertion de slogans vides de sens, généralement proférés à voix haute et mâtinés de tonnes de jargon. Encore une fois, on a affaire à quelque chose s’apparentant à la foi religieuse.

Ainsi, dans la mesure où vous éprouvez de la frustration dans vos rapports avec les welfaristes ou les partisans de la violence, comprenez que vous n’avez pas affaire à la raison. Vous avez affaire à la foi. Vous avez affaire à une mentalité cultuelle. Malheureusement, vous ne pouvez avoir de discussion raisonnable avec un grand nombre de ces personnes parce que le raisonnement et la raison ne leur importent pas et n’influent pas sur leurs pensées.

La vérité, c’est que les arguments logiques et l’évidence empirique sont claires : le welfarisme animal ne fonctionne pas, et promouvoir la violence pour débattre du problème de l’exploitation animale démontre une complète ignorance des mécanismes culturels et de la réalité économique de l’exploitation.

L’exploitation animale est invasive et omniprésente. La seule manière de changer les choses est de faire évoluer le statut des animaux de l’état de choses, de propriétés, vers celui de personnes nonhumaines membres à part entière de la communauté morale. Cela n’arrivera pas de manière significative tant que les animaux se retrouveront dans nos assiettes, sur nos tables, nos épaules, à nos pieds ou dans les produits que nous utilisons. Nous devons dire « non » à l’exploitation animale dans nos propres vies et nous avons besoin de sensibiliser les autres via une éducation végane créative et non-violente.

Si vous n’êtes pas vegan, devenez-le. C’est facile, c’est meilleur pour la santé et la planète. Et, par-dessus tout, c’est, moralement, la bonne et la juste chose à faire.

Si vous l’êtes déjà, alors sensibilisez les autres au véganisme de manière créative et non-violente.

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione

Le sens de « humain »

Chers Collègues :

On entend toujours le mot « humain »utilisé conjointement avec l’état de choses qui adviendra lorsque telle ou telle réforme de bien-être, sujet de telle ou telle campagne lancée par telle ou telle grande corporation de bien-être animal (et pour laquelle votre contribution financière est nécessaire « pour les animaux »), sera adoptée.

Ainsi que le sait toute personne consultant ce blog ou mes autres travaux, je pense que la norme du traitement “humain” des animaux, légalement considérés comme des biens meubles, sera généralement limitée au niveau de protection requis pour les exploiter de manière économiquement rentable. En d’autres termes : sauf rares exceptions, on dépense de l’argent pour protéger les intérêts des animaux uniquement lorsqu’il y a un bénéfice économique à la clé.

Une revue consacrée à l’histoire des réformes de bien-être indique que la plupart de celles qui ont été mises en œuvre répondent à ce modèle et qu’elles font un peu plus qu’augmenter le rendement de la production. En revanche, elles ne font pas grand chose pour augmenter la protection des intérêts des animaux. Le principal bénéfice des réformes « humaines » est de rendre les humains plus à l’aise par rapport au fait d’exploiter les animaux.

Ainsi, soyons clairs : lorsqu’on propose une réforme qui rendra le traitement des animaux plus « humain », voilà ce qu’on veut réellement signifier :

1. la réforme peut aboutir à une légère diminution de la torture existante, mais les animaux seront toujours torturés (et dans de nombreux cas, la réforme n’aura même pas ce résultat) ;

2. la réforme rendra généralement la production animale plus rentable en réduisant les coûts de production ;

3. la réforme ne fera rien pour arracher les animaux à leur statut de propriété, et les y empêtrera en fait davantage ;

4. la réforme rendra les humains plus à l’aise par rapport à l’utilisation des animaux.

C’est une proposition d’où tout le monde sort gagnant. Les producteurs en bénéficient en augmentant avantageusement leurs profits et sont dès lors en mesure de prétendre qu’ils « prennent soin » des animaux (regardez Whole Foods). Les groupes animalistes peuvent de leur côté solliciter des dons à la fois pour la campagne et en récompense de la supposée « victoire », et jouer aux héros.

Seuls les animaux sont perdants.

Si vous n’êtes pas végan, devenez-le. C’est facile, c’est meilleur pour la santé et la planète. Et, par-dessus tout, c’est, moralement, la bonne et la juste chose à faire.

Le monde est végane ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione