Chers Collègues :
Peter Singer a récemment posté le Tweet suivant en réaction à la réception, par un vivisecteur de l’UCLA, de lames de rasoir prétendument infectées avec du sang contaminé :
Pouah… en quoi cela va-t-il aider les animaux ? Le seul résultat, c’est de donner du mouvement animaliste la pire image possible. http://tinyurl.com/27xmlkr
Je suis d’accord avec Singer à propos du fait qu’une violence de ce genre donne une image négative du mouvement animaliste. Mais je pense que le problème va bien au-delà de la simple image publique. En mettant de côté les problèmes moraux généraux posés par la violence, la bouffonnerie de l’UCLA n’a tout simplement aucun sens. Bien sûr, le vivisecteur en question exploite les animaux de manière injustifiable. Mais il en va de même de toutes les personnesutilisant les animaux, ce qui inclut celles qui consomment des produits d’origine animale. Il n’y a réellement aucune raison morale de distinguer ceux qui participent à la vivisection de ceux qui consomment viande, produits laitiers ou autres produits d’origine animale, y compris les produits d’origine animale « heureux ». Ceux qui plébiscitent la violence veulent-ils voir dans leurs grands-parents, qui préparent une dinde pour Thanksgiving, une cible ? Désirent-ils traiter les membres de leur famille ou leurs amis mangeant des glaces, buvant du lait ou consommant n’importe quel produit d’origine animale, comme des « salauds d’abuseurs » et donc comme des cibles légitimes ? Non, bien sûr que non.
La seule manière de résoudre le problème de l’exploitation animale est de faire évoluer le statut de propriété actuel des animaux vers celui de personne, et cela n’adviendra pas – nous ne trouverons jamais notre boussole morale – tant que nous consommerons des produits d’origine animale. Cela n’arrivera certainement jamais grâce à la violence. Si l’opinion sociale concernant l’utilisation des animaux et si la demande publique de cette utilisation restent les mêmes, alors rien ne changera jamais. Si vous fermez dix abattoirs aujourd’hui et que la demande reste la même, dix autres abattoirs ouvriront demain, ou les dix abattoirs existants augmenteront leur capacité de production. Pour davantage d’explications sur ce sujet, voir 1, 2, 3, 4, 5 et mon Commentaire. Je discute également de ce problème dans mon nouveau livre, The Animal Rights Debate: Abolition or Regulation?, paru en novembre 2010 chez Columbia University Press.
Ainsi, bien que Singer et moi soyons en désaccord en ce qui concerne chacune des autres questions d’éthique animale, je suis content que nous soyons du même avis sur l’importante question de la violence au sein de la défense animale. J’espère sincèrement que Singer n’est pas sujet à des menaces ou des attaques diffamatoires comme celles qui m’ont personnellement visé pour avoir condamné haut et fort la violence.
Le mouvement des droits des animaux a un sens uniquement comme mouvement de paix et de non-violence. Gandhi a dit :
Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde.
Si nous voulons voir advenir un monde débarrassé de la violence contre les plus vulnérables, nous devons devenir nous-mêmes non-violents et présenter nos opinions de manière non-violente. La non-violence commence avec notre propre véganisme et notre recours à des moyens créatifs et non-violents de sensibiliser autrui au véganisme.
Si vous n’êtes pas végan, devenez-le. C’est facile ; c’est meilleur pour votre santé et pour la planète. Mais c’est surtout, moralement, la bonne chose à faire. Le véganisme, c’est la non-violence en action.
Si vous êtes végan, alors passez autant de temps que vous le pouvez à sensibiliser autrui au véganisme de manière créative et non-violente.
Le monde est végane ! Si vous le voulez.
Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione