Commentaire n°19 : Parler du véganisme à des non-vegans : 5 principes

Chers Collègues :

Dans ce Commentaire, je traite d’un sujet que plusieurs d’entre vous m’ont demandé d’aborder : comment doit-on parler du véganisme à des non-végans ?

Je propose cinq principes généraux :

Principe n° 1 : Les gens ont bon cœur.

Notre position par défaut lorsque nous nous adressons aux gens devrait être de penser qu’ils ont bon cœur, qu’il s’intéressent et peuvent être sensibilisés aux questions éthiques. Il y a une tendance, tout au moins chez certains défenseurs, à considérer les autres humains de manière très misanthrope, à les voir comme essentiellement immoraux et indifférents aux questions morales. Je ne suis pas d’accord avec cette vision des choses.

Principe n° 2 : Les gens ne sont pas stupides.

Il y a une tendance parmi les défenseurs des animaux à croire que le public n’est généralement pas capable de comprendre les arguments en faveur du véganisme, que nous devons par conséquent y « aller mollo » avec lui et qu’au lieu de parler du véganisme, nous devons parler du végétarisme, des « Lundis Sans Viande », de la viande et des produits d’origine animale « heureux », etc. Je suis en désaccord avec cette façon très élitiste de considérer autrui. Il n’y a aucun mystère dans notre discours ; il n’y a rien de compliqué. Les gens peuvent comprendre ce que nous leur disons dès lors que nous le disons avec efficacité.

Principe n° 3 : Ne soyez pas sur la défensive ; répondez, mais ne réagissez pas.

Oui, certaines personnes tenteront de nous provoquer. Elles poseront des questions ou feront des commentaires que nous trouverons insultants et qui nous induiront à penser que nous ne sommes pas pris au sérieux. Si quelqu’un n’est vraiment pas intéressé par notre discours, il s’en ira généralement de lui-même. Considérez chaque remarque ou question – même celles que vous trouvez caustiques, impolies ou sarcastiques – comme une invitation qui vous est offerte par quelqu’un qui est davantage provoqué (de manière positive) par vos paroles et plus impliqué que vous pouvez le penser.

Principe n° 4 : Ne vous sentez pas frustré. Le travail de sensibilisation est difficile.

On vous posera les mêmes questions plusieurs fois ; on vous posera des questions qui prouveront que vous devez commencer par le commencement. Mais si voulez être un éducateur efficace, vous devez répondre à chaque question comme si c’était la première fois que vous l’entendiez. Si vous voulez que les autres s’enthousiasment pour votre message, vous devez d’abord être vous-même enthousiaste.

Principe n° 5 : Apprenez les bases. Vous devez d’abord étudier avant d’enseigner.

De nombreux défenseurs des animaux sont excités par le véganisme abolitionniste, et la première chose qu’ils font est de créer un site web ou un blog motivés par les bons sentiments mais dénués d’idées claires. Avant d’enseigner autrui, apprenez les bases. Profitez des ressources véganes abolitionnistes, telles que les vidéos, pamphlets et autres matériaux disponibles sur ce site ou d’autres sites abolitionnistes comme animalemacipation.com et la Boston Vegan Association.

Il est triste de voir que les plus gros obstacles à l’éducation végane sont les grandes organisations néowelfaristes, devenues les partenaires des exploiteurs établis dans la promotion de la consommation de produits d’origine animale en distribuant diverses formes d’ « approbation made in droits des animaux » de l’exploitation animale (voir, par exemple, 1, 2).

Ces organisations néowelfaristes sont une part du problème ; elles ne sont pas une part de la solution.

J’espère que vous trouverez ce Commentaire utile. Ainsi que je le stipule, je serai heureux de réaliser de futurs Commentaires dans lesquels je débattrai d’autres questions liées à la défense du véganisme moyennant les réactions que je recevrai à propos de celui-ci.

Devenez végan. C’est facile. C’est meilleur pour la santé et la planète. Et, par-dessus tout, c’est, moralement, la bonne et la juste chose à faire.

Gary L. Francione
© 2010 Gary L. Francione