Le New York Times Magazine (26 octobre 2008) offre un long article sur la Proposition 2, en Californie. J’écrirai davantage à propos de cet article que je trouve perturbant à plusieurs niveaux.
Mais je ne peux m’empêcher de commenter dès maintenant l’affirmation attribuée au président de la HSUS Wayne Pacelle : « Et quant aux gens qui veulent une révolution végane – c’est trop passif pour moi ».
L’éducation créative et pacifique au véganisme est tout sauf « passive ». C’est la manière la plus efficace de diminuer la demande pour des produits d’origine animale. C’est la manière la plus efficace d’opérer ce changement culturel pour passer du paradigme selon lequel les animaux sont des choses que nous pouvons exploiter tant que nous le faisons de manière « humanitaire » au paradigme selon lequel ils sont des membres de notre communauté morale, qui ont le droit de ne pas être créés dans l’objectif d’être tués simplement parce que nous apprécions le goût de leur chair et celui des produits que leur souffrance nous permet d’obtenir.
Il est pour le moins remarquable que Pacelle appuie la proposition soumise au scrutin parce que, selon lui, une proposition qui ne prendra effet qu’en 2015, qui est tissée d’exceptions et qui ne fera que rendre les consommateurs plus à l’aise de continuer à encourager l’exploitation animale n’est pas « passive ».
Il n’est pas moins remarquable qu’un homme qui contrôle une organisation rapportant des revenus de $124,000,000 et ayant un actif d’une valeur de $223,000,000 considère l’éducation végane populaire comme un moyen « passif ». Imaginez ce qui pourrait être fait pour les animaux nonhumains si une proportion significative de ces ressources était investie dans une campagne visant à promouvoir le véganisme. Le fait que Wayne considère la Proposition 2 comme un bonne stratégie témoigne d’un manque total d’imagination, pour ne pas dire plus.
L’article du New York Times rapporte que Pacelle est devenu végan lorsqu’il avait 19 ans. Je suppose que ce qui a motivé Wayne à adhérer au véganisme fût un changement dans sa manière de percevoir les animaux nonhumains. Peut-être que les autres devraient aussi se voir offrir la chance de modifier leurs perceptions plutôt que de se faire dire erronément qu’il peuvent poser un geste significatif en appuyant des projets comme la Proposition 2.
Gary L. Francione
© 2008 Gary L. Francione