Chères et chers collègues:
Hier, dimanche le 25 février, j’ai eu un agréable entretien avec Erik Marcus de Erik’s Diner. Erik a défendu la position selon laquelle les réformes welfaristes procurent une protection significative aux animaux et nous mèneront à l’abolition alors que j’ai argumenté que ces réformes sont largement insignifiantes et ne font rien d’autre que de permettre aux gens de se sentir plus à l’aise de continuer à exploiter les animaux. J’ai soutenu qu’un mouvement abolitionniste doit choisir des moyens abolitionnistes pour atteindre son objectif et que cela signifie que nous devons allouer notre temps et nos ressources à l’éducation créative et non violente au véganisme/abolitionnisme, ainsi qu’aux soins offerts aux animaux prix individuellement. Ce fût une discussion animée, qui a duré à peu près 2 ½ heures!
Bob Torres de Vegan Freak a généreusement accepté de préparer une version MP3 de cette discussion afin de me permettre de la mettre à votre disposition. Vous pouvez écouter l’émission entière en utilisant le lien suivant :
Débat entre Erik Marcus et Gary L. Francione
J’espère que vous apprécierai l’émission.
Vous remarquerez qu’une bonne partie de notre discussion porte sur la campagne, menée par la Humane Society of the United States (HSUS) et autres, visant à présenter les œufs provenant de « poules en liberté » comme une sorte de « victoire ». Je défends la position selon laquelle les œufs de « poule en liberté » ne procurent aucune amélioration significative de la qualité de la vie des poules et ne font que désinformer les gens en leur permettant de croire qu’ils posent un geste moralement significatif lorsqu’ils consomment des œufs de poules torturées dans les installations « sans cage », plutôt que dans les installations conventionnelles. Erik a soutenu que cette différence est analogue à la différence entre Abu Ghraib et les « prisons à sécurité minimale », bien qu’il ait admis n’avoir jamais visité les installations « sans cage » en question et être incapable de réfuter les affirmations de ceux qui connaissent ces installations et déclarent qu’elles sont exactement aussi terribles que les fermes conventionnelles de production d’œufs.
Il est intéressant de noter que même le Directeur de la HSUS Farm Animal Campaign, Paul Shapiro, semble ne pas être d’accord avec Marcus à propos des œufs de « poules en liberté ». Dans un article de 2004 paru dans le Christian Science Monitor, on pouvait lire : « Mais ‘sans cage’ n’est pas nécessairement très significatif en terme de qualité de vie pour les poules. Les œufs étiquetés « sans cage » proviennent souvent de poules entassées côte à côte dans d’énormes hangars, nous dit Shapiro. » Bien sûr, cette déclaration a été faite avant que Shapiro en vienne à travailler pour la HSUS. Il soutient maintenant que les œufs de « poules en liberté » représentent une alternative « socialement responsable » aux œufs conventionnels. Je suis en désaccord autant avec Marcus qu’avec le Shapiro d’après-2004.
Une anecdote intéressante : il y a de cela quelques années, lorsque Shapiro a mis sur pied Compassion Over Killing, il a assisté à une conférence que j’ai donnée dans la ville de New York. Nous avons discuté, après ma présentation, et il m’a dit qu’il n’accepterait jamais d’être « acheté » par les organisations nationales. Il m’a critiqué pour avoir accepté de participer à une conférence parrainée par une organisation nationale, même si le sujet de ma présentation était la défense populaire du véganisme/abolitionnisme et même s’il assistait lui-même à la conférence. Il travaille maintenant pour HSUS et fait la promotion des œufs de « poules en liberté ». Peut-être qu’un jour nos chemins se croiseront de nouveau et que j’aurai la chance de lui demander ce qu’il aurait fait s’il s’était laissé « acheter ».
En tout cas, je vous souhaite une bonne écoute. Je n’afficherai rien ce mercredi puisque cette longue émission vous prendra un certain temps à écouter entièrement. J’ai également affiché, hier, un commentaire sur une interview récemment accordée par Jane Goodall à l’occasion de laquelle elle a dit qu’elle ne s’oppose pas à toute forme de vivisection et que le végétarisme n’est « pas nécessairement une option que tout le monde devrait adopter ».
Entre l’émission Vegan Freak et mon repas de « viande heureuse » au Erik’s Diner, j’ai compris que j’aimais le format du podcast et je vais commencer mon propre podcast très bientôt. Comme je ne suis pas particulièrement adepte des nouveautés technologiques, je prendrai sans doute un certain temps pour acquérir de la vitesse, mais attendez-vous à un lancement plus tard ce printemps.
Gary L. Francione
© 2007 Gary L. Francione